Un homme sur 12 sera touché par le cancer du poumon dans sa vie. Une femme sur 16. Bonne nouvelle: la cryochirurgie bronchique, peu invasive, vole peu à peu la vedette au traitement habituel, soit l'ablation des lobes atteints.

«On introduit une sonde dans les poumons. On détruit les tumeurs avec du protoxyde d'azote. Au bout de la sonde, la température est de 80ºC. On arrive ainsi à éliminer les tumeurs très précoces. Des patients évitent la chirurgie et la chimiothérapie», explique Rita Jean-François, pneumologue au CHUM. C'est elle qui a implanté la technique au Canada en 1997. La cryochirurgie bronchique permet d'autre part une meilleure qualité de vie chez les patients atteints d'un cancer trop avancé pour être traité.

 

Pour que la tendance se maintienne, il faudra cependant des centres plus performants. «Les outils ne sont pas encore tout à fait appropriés, les sondes sont trop petites. L'intervention peut être longue lors de grosses tumeurs, déplore la pionnière. Par ailleurs, le froid est un destructeur intelligent, plus sécuritaire que le laser. De plus en plus de spécialistes sont intéressés.»

Souvent combinée à la cautérisation électrique, la cryochirurgie est utilisée en dermatologie, urologie, gynécologie et cardiologie. Même pour soigner des douleurs dorsales, comme au CHUQ.

«On détruit l'intérieur des nerfs en préservant leur enveloppe. Ils se régénèrent, mais on note un soulagement pendant quelques mois», explique la Dre Jean-François. Autre vertu du froid: le «ice mapping». Avant de détruire, on repère en gelant. «Le froid est de plus en plus indispensable en médecine.»