Quatre grands hôpitaux du Québec lancent une vaste opération de collecte de matériel biologique afin de démystifier le cancer de la prostate. Un Québécois sur sept risque un jour de souffrir de cette maladie, dont les causes sont encore inconnues.

Les centres hospitaliers universitaires de Montréal (CHUM), McGill (CUSM), Québec (CHUQ) et Sherbrooke (CHUS) veulent récolter plus de 2000 échantillons de cellules afin de faire la lumière sur ce cancer typiquement masculin.

Déjà, quelque 600 échantillons ont été recueillis par la Biobanque du cancer de la prostate. Chaque donneur a également rempli un long questionnaire sur ses habitudes de vie. «La première chose que nous ferons sera de déterminer les traits typiques des hommes atteints. Ont-ils une habitude de vie particulière? Prennent-ils des médicaments? De quelle origine ethnique sont-ils?» a expliqué le Dr Armen Aprikian, urologue au CUSM.

Déjà, certains facteurs de risques sont connus dont les antécédents familiaux, l'âge et une alimentation riche en gras.

Meilleurs traitements

Les animateurs Jean Pagé et Winston McQuade sont venus témoigner des ravages causés par le cancer de la prostate. «J'ai eu le cancer de la prostate il y a 15 ans. Si la Biobanque avait existé, on aurait déjà fait des pas de géant dans le processus de guérison», a avancé M. McQuade.

Le Dr Fred Saad, urologue au CHUM, prévoit que la Biobanque permettra de mettre au point de meilleurs traitements. «On pourra aussi tenter de voir s'il est possible de prédire les rechutes», dit-il.

Les personnes qui veulent donner leurs cellules le font de façon volontaire et anonyme. «On l'offre présentement à quelques patients. Quand on aura assez d'argent pour traiter plus d'échantillons, on demandera à tous nos patients de donner», dit le Dr Saad.

Chapeautée par l'organisme à but non but lucratif Procure, la Biobanque lance une campagne de financement. Selon le Dr Aprikian, chaque centre hospitalier aurait besoin de 250 000$ par année pendant quelques années pour atteindre ses objectifs.