Les personnes atteintes de rhinite ont jusqu'à 3,5 fois plus de risques de devenir asthmatiques, et la rhinite pourrait être un facteur prédictif de l'asthme, selon une étude menée par l'Inserm et publiée vendredi dans la revue The Lancet

Cette étude a été menée par une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale dirigée par Mahmoud Zureik sur près de 6500 adultes de 14 pays européens suivis pendant plus de 9 ans.Dans l'asthme, ce sont les voies aériennes inférieures -bronches, alvéoles pulmonaires- qui sont touchées, tandis que dans la rhinite, dont souffrent entre 20 et 40% de la population, ce sont les voies aériennes supérieures -nez, bouche, pharynx. Dans les deux cas, la réaction est liée à une production anormalement élevée d'anticorps IgE.

Les chercheurs ont pu établir que les personnes souffrant de rhinite allergique (allergie aux acariens, aux chats, aux pollens et aux moisissures) ont 3,5 fois plus de risque de souffrir d'asthme, avec risque majoré pour celles allergiques aux acariens, et celles souffrant de rhinite non allergique 2,7 fois plus.

Il semble que la rhinite puisse être «un marqueur des atteintes des voies respiratoires inférieures», selon les chercheurs, pour qui «diagnostiquer la rhinite et surveiller les patients ayant une rhinite pourrait permettre d'intervenir à une phase plus précoce du développement de la maladie asthmatique».

En outre, si une relation de cause à effet entre rhinite et asthme était confirmée, «traiter efficacement la première maladie pourrait prévenir ou retarder l'apparition de la seconde», estiment-ils.