L'autorité britannique de la fertilisation humaine et de l'embryologie, la HFEA, a indiqué vendredi avoir reçu une demande pour manipuler génétiquement des embryons humains, ce qui constituerait une première depuis la tentative chinoise en début d'année.

«Nous avons récemment reçu une demande d'utilisation de (la méthode) Crispr-Cas9 dans l'un des projets» en cours, a déclaré un porte-parole de la HFEA à l'AFP, confirmant des informations des quotidiens The Guardian et The Independent.

La méthode Crispr-Cas9 permet de cibler les gènes défaillants dans l'ADN afin de les neutraliser plus précisément.

Selon le Guardian, la demande a été faite par une scientifique du Francis Crick Institut de Londres, qui veut étudier les gènes en jeu lors du développement des cellules qui vont ensuite former le placenta. Ce afin d'essayer de déterminer pourquoi certaines femmes font des fausses couches.

La demande a été déposée la semaine dernière, a expliqué le HFEA, et devrait être étudiée lors de l'une de ses prochaines réunions, programmées au mois de novembre et en janvier.

La modification génétique d'embryons à des fins de traitement est interdite au Royaume-Uni. Elle est en revanche autorisée depuis 2009 dans la recherche, à condition entre autres que les embryons soient détruits au bout de deux semaines maximum.

Toutefois, «c'est la première demande à notre connaissance», a déclaré le porte-parole de la HFEA.

En avril, des chercheurs chinois avaient annoncé être parvenus à modifier un gène défectueux de plusieurs embryons, responsable d'une maladie du sang potentiellement mortelle. Une première qui avait soulevé des inquiétudes et des questions éthiques.

Les scientifiques chinois avaient eux-mêmes indiqué avoir «eu de grandes difficultés» et affirmé que leurs travaux «montraient la nécessité urgente d'améliorer cette technique pour des applications médicales».