Alors que la consanguinité génère habituellement des défauts génétiques et aboutit à la disparition des espèces qui la pratiquent, elle semble être l'une des clés du développement et de l'expansion des punaises de lit, selon des études publiées mardi.

Avec au départ une seule femelle enceinte, ces insectes peuvent proliférer et coloniser des immeubles d'habitation, selon des études publiées par la Société américaine de médecine tropicale et d'hygiène lors de son colloque annuel.

Quasiment disparues aux États-Unis depuis les années 50, ces punaises ont au cours des dix dernières années fait un retour en force dans le pays, ainsi qu'en Europe.

«La consanguinité donne un avantage certain aux punaises de lit pour la colonisation», assure l'entomologiste Coby Schal, de l'Université d'État de Caroline du Nord, qui a étudié la génétique de ces insectes dans des immeubles d'habitations de cet État du sud-est des États-Unis et du New Jersey.

Il a découvert que dans chaque appartement, la plupart des punaises étaient apparentées et que dans un immeuble entier, le patrimoine génétique des insectes variait très peu, indiquant qu'ils étaient issus d'une même souche.

«Une femelle enceinte est capable de lancer à elle toute seule une nouvelle colonisation et de démarrer une nouvelle invasion». Sa progéniture, les frères et soeurs, s'accouplent ensemble ensuite, accroissant de manière exponentielle la population, souligne Coby Schal.

Parmi les autres facteurs qui expliquent la résurgence des punaises de lit au cours des dernières années, figure la multiplication des voyages internationaux - ces insectes circulent parfois dans des valises ou des chaussures - et le développement de leur résistance à certains insecticides.

Des études précédentes ont évoqué un bond de 500% de leur population au cours des 10 dernières années.