La culture du maïs OGM MON 810 du semencier américain Monsanto présente plus d'inconvénients que d'avantages, estime mardi le Haut conseil des biotechnologies (HCB), instance d'expertise française qui avait été saisi par le gouvernement sur cette question.

Le HCB, créé cette année pour éclairer les décisions des politiques, avait été saisi d'une demande concernant l'éventuelle autorisation de ce maïs transgénique qui est sous le coup d'une interdiction de culture en France depuis 2008.Une majorité de membres du Comité économique, éthique et social (CEES) - une des deux composantes du HCB - a considéré que les inconvénients globaux d'une mise en culture du MON 810 l'emportaient sur ses avantages, selon le communiqué du HCB.

Par ailleurs, le Comité scientifique - l'autre composante du HCB - a noté que certaines questions posées à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Aesa) n'avaient pas obtenu de réponse, «du fait de l'absence d'effets majeurs et/ou faute de données suffisantes, que seule l'expérimentation en champ ou en laboratoire permettrait d'obtenir».

Dans ces conditions, les associations de défense de l'environnement demandent que la culture du MON 810 soit définitivement interdite.

«Il serait difficile de comprendre et d'admettre que le MON 810 soit à nouveau autorisé, alors même qu'on ne peut pas, scientifiquement, se prononcer sur sa possible toxicité», estime Frédéric Jacquemart, de la fédération France nature environnement (FNE).

La culture du MON 810 est interdite dans cinq autres pays européens (Allemagne, Autriche, Grèce, Hongrie, Luxembourg) qui ont fait jouer la clause de sauvegarde prévue par la législation sur les OGM, souligne de son côté Greenpeace.

«Les Amis de la terre attendent maintenant que le gouvernement français suive courageusement cette recommandation et alerte les autres gouvernements européens pour obtenir face à la nouvelle Commission Barroso, plus pro-OGM que jamais, un refus d'autorisation à Bruxelles», indique de son côté Patrick de Kochko, représentant de cette association.

La réautorisation éventuelle du MON 810 par la Commission européenne doit être discutée prochainement.

Ce maïs transgénique produit par lui-même un insecticide, protégeant les cultures des attaques de pyrale ou de sésamie.