L'ambitieux projet CARTaGENE, qui vise à dresser une carte génétique de la population québécoise, avance à bon train.

Les responsables ont fait le point mardi, lors d'un forum à Montréal, indiquant avoir atteint 15 pour cent de leur objectif de recrutement depuis le début de l'opération l'été dernier.

Ainsi, quelque 3000 participants ont accepté jusqu'ici de faire don d'échantillons de sang et d'urine et de compléter des questionnaires touchant leur santé, leur environnement, leur alimentation et ainsi de suite.

Les chercheurs de CARTaGENE comptent recruter 20 000 participants d'ici à octobre 2010.

Le docteur Claude Laberge, directeur scientifique et père du projet, a toutefois indiqué avoir dû revoir à la hausse le taux des gens qui refusent de participer, pour diverses raisons, bien qu'il ne s'agisse pas là d'un problème majeur, selon lui. «On a quand même un taux de participation de l'ordre de 22%», a-t-il souligné.

Faisant valoir que ce taux est deux fois plus élevé que celui de la biobanque du Royaume-Uni, le docteur Laberge a précisé qu'il y a un certain nombre de personnes sollicitées qui refusent tout de toute façon, d'après les données sociologiques, d'autres parce qu'elles ont peur des prises de sang et d'autres parce que cela ne leur convient pas.

Le docteur Laberge s'attend par ailleurs à un taux de participation encore plus élevé lorsque le recrutement s'amorcera dans les régions. Pour l'instant, il a cours dans les régions de Montréal, Québec, Saguenay et Sherbrooke.

Il a précisé que deux facteurs principaux motivent les participants. «Sur une base altruiste, les gens sont prêts à participer pour améliorer le système de santé - ce qui était l'idée première - mais aussi, deuxièmement, pour améliorer les conditions pour leurs descendants.»

La vaste banque de données génétiques qui sera ainsi constituée pourra servir aux chercheurs pour différents projets touchant la génétique. Des ententes ont été conclues pour intégrer la banque québécoise aux autres banques de données génétiques canadiennes et internationales.

À long terme, la recherche dans le domaine de la génétique devrait permettre des avancées importantes pour la santé humaine, explique le docteur Laberge. «Si vous êtes en train de développer ou êtes à risque de développer une maladie chronique, un diabète de type deux ou une hypertension par exemple, ce que la génomique des populations va apporter c'est que, quand on vous donnera un médicament, il va être efficace, il va être fait pour vous, il ne vous tuera pas. Donc, il sera personnalisé et beaucoup plus efficace.»

Les chercheurs récoltent également auprès des participants des informations sur leur état de santé, leur environnement, leur alimentation et autres habitudes de vie. Un des éléments intéressants sur lequel les chercheurs pourront éventuellement se pencher est l'influence de l'environnement et des changements qu'il subit sur la génétique des populations.