Des tests d'ADN taillent en pièces la légende du Sasquatch, du Bigfoot, du Yéti et des autres créatures mythiques du genre.

Des scientifiques ont analysé une trentaine d'échantillons de poils provenant supposément du Bigfoot et d'autres humanoïdes légendaires comme le Yéti de l'Himalaya. Ils ont découvert que les poils appartenaient à des créatures moins mystérieuses comme des ours, des loups, des vaches et des ratons laveurs.

En 2012, des chercheurs de l'université Oxford et du Musée de zoologie de Lausanne ont lancé un appel demandant aux musées, aux scientifiques et aux passionnés du Bigfoot de fournir les échantillons qu'ils croyaient provenir de la créature, qui ressemblerait à un grand singe.

Les travaux ont été menés par le professeur Bryan Sykes, de l'université Oxford. Il s'agit de la première recherche scientifique validée par des pairs au sujet du Sasquatch, du Yéti et des autres «primates anormaux».

M. Sykes et ses collègues ont analysé 36 échantillons de poils provenant du Bhoutan, de l'Inde, de l'Indonésie, du Népal, de la Russie et des États-Unis en utilisant le séquençage de l'ADN. Ils ont découvert que tous les échantillons correspondaient à l'ADN d'animaux déjà connus. La plupart provenaient d'ours, mais il y avait aussi des poils de tapir de Malaisie, de cheval, de porc-épic, de cerf, de mouton et... d'humain.

M. Sykes souligne que même si les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve de l'existence de créatures liées au Sasquatch, cela ne constitue pas une preuve qu'elles n'existent pas.

«Le fait qu'aucun de ces échantillons ne soit lié à (un Yéti) ne signifie pas que le prochain ne le sera pas», a-t-il souligné.

L'étude a été publiée en ligne mercredi par le journal scientifique Proceedings of the Royal Society B.

Les scientifiques ont trouvé deux échantillons d'anciens ours polaires dans les montagnes de l'Himalaya, dont on ne connaissait pas la présence à cet endroit jusqu'à maintenant. Cette découverte laisse croire qu'il pourrait y avoir une nouvelle espèce d'ours ou des espèces hybrides dans cette région, a indiqué M. Sykes.

D'autres soulignent que pour prouver l'existence d'une créature mythique, il faudrait plus que de simples échantillons de poils.

«Je voudrais avoir une preuve visuelle ou physique, comme une partie de corps, en plus des preuves d'ADN», a affirmé Todd Disotell, professeur d'anthropologie à l'université de New York. Il prévient les amateurs du Sasquatch de ne pas tirer de conclusions hâtives quand ils trouvent des choses étranges dans la forêt.

«Tous les mammifères dans la forêt laissent des poils et des excréments, et c'est ce que nous avons trouvé», a-t-il dit. «Mais nous n'avons pas trouvé la créature comme telle.»

Certains experts soulignent que si le Sasquatch existait vraiment, il y aurait beaucoup plus de traces de sa présence que quelques poils ici et là.

«Ceux qui croient au Yéti, au Bigfoot et au monstre du Loch Ness ont besoin d'un enseignement de base sur le sexe», a affirmé par courriel Stuart Pimm, écologiste à l'université Duke.

«Chaque Yéti a deux parents, quatre grands-parents et ainsi de suite. Il devrait donc y avoir des troupeaux de Yétis. Où se cachent-ils?»