Vous n'avez pas eu le temps d'épousseter en fin de semaine? Pas de problème, la poussière pourrait être bien moins nuisible que vous ne le croyez!

En fait, l'éternel ennemi du ménage purifierait l'air en neutralisant l'ozone, qui nuit à nos poumons.

Une des composantes principales de la poussière est la peau humaine. Celle-ci contient de la squalène, un hydrocarbure qui a la propriété d'éliminer l'ozone.

Il y a de quoi arrêter de s'inquiéter en regardant les particules de notre corps s'accumuler autour de notre lecteur de DVD...

«La poussière est faite de particules de...personnes qui sont passées dans une pièce», explique Charles Weschler, qui a mené une étude dont les résultats ont été annoncés cette semaine par la American Chemical Society. «Mais c'est une manière un peu dégoûtante de voir la poussière.»

Les êtres humains perdent continuellement leur peau. Ils peuvent se débarrasser de près de 500 millions de cellules par jour. À cette vitesse, deux à quatre semaines seraient nécessaires à ce qu'une personne renouvelle toutes les cellules de son corps.

Ce sont ces particules de peau qui purifient l'air. La squalène qu'elles contiennent neutralise l'ozone.

Pourtant, si plusieurs voient l'ozone d'un bon oeil, ils n'ont pas tout à fait tort. Quand il est haut dans l'atmosphère, le gaz protège les humains des rayons ultraviolets. Sur terre et dans l'air que nous respirons, toutefois, l'ozone est un polluant.

Selon le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, même les faibles concentrations d'ozone peuvent nuire aux voies respiratoires supérieures et aux poumons.

Dans leur étude, publiée dans le journal Environmental Science and Technology, qui est évalué par les pairs, Charles Weschler et ses collègues ont étudié l'impact que pouvait avoir la poussière dans l'élimination de l'ozone dans des maisons et des garderies du Danemark.

L'étude révèle que la présence d'ozone peut être réduite de deux à 15 pour cent, selon la quantité de squalène qui se trouve dans la poussière.

Et les bienfaits ne s'arrêteraient pas là.

L'étude de M. Weschler s'est concentrée sur la poussière retombée. Mais le chercheur croit que la poussière peut aussi se coller aux surfaces comme les fenêtres ou les bureaux, et que cette couche de squalène pourrait réduire la présence d'ozone de manière encore plus importante que ce qui a été calculé.

La poussière n'est pas la seule source de squalène dans notre environnement. En fait, nous en sommes couverts!

«Les huiles naturelles de la peau, du front ou du nez, comme les huiles responsables des empreintes de doigts que nous laissons, contiennent toutes de la squalène», selon M. Weschler, qui est professeur à l'École de santé publique de la UMDNJ-Robert Wood Johnson Medical School du New Jersey.

«En fait, la squalène est la composante chimique présente en plus grande quantité dans les huiles qui recouvrent la surface de notre peau.»

Les humains sont d'impressionnants «puits à ozone», note le chercheur.

Mais attention, avant de ranger votre plumeau à jamais, tenez compte de quelques mises en garde.

Évidemment, un niveau d'ozone abaissé n'empêchera pas vos invités qui sont allergiques à la poussière d'éternuer. Aussi, les effets du composé squalène-ozone sur la santé sont peu connus. Selon M. Weschler, toutefois, ces composés sont potentiellement moins nuisibles que ceux formés par la combinaison de l'ozone avec les produits de nettoyage.

Aux États-Unis, le National Institute for Occupational Safety and Health évalue présentement certains de ces composés.