Le taux élevé de tabagisme dans le passé explique pour une large part le fait que l'espérance de vie actuelle est moins longue aux États-Unis que dans la plupart des autres pays riches, selon un rapport de l'Académie nationale des sciences.

Au cours des 25 dernières années, l'espérance de vie à cinquante ans aux États-Unis a continué à augmenter, mais à un rythme moindre que dans de nombreux autres pays à revenu élevé tels que le Japon et l'Australie.

Ce fossé est d'autant plus notable que les États-Unis dépensent plus dans la santé que n'importe quel autre pays, soulignent les auteurs de ce document produit par le National Research Council.

L'Institut national du vieillissement (NIA) a demandé au National Research Council, qui dépend de l'Académie des sciences, d'examiner les causes possibles de cette divergence dans l'évolution de la courbe d'espérance de vie.

Il y a 30 à 50 ans, le tabagisme était beaucoup plus répandu aux États-Unis qu'en Europe ou au Japon et les conséquences sur la santé publique de ce tabagisme continuent à se faire sentir aujourd'hui sur les taux de mortalité, ont déterminé ces experts.

La cigarette paraît être en grande partie responsable de ces différences dans la longévité, surtout chez les femmes qui se sont globalement arrêtées de fumer plus tard que les hommes.

Ainsi en 1980, l'espérance de vie moyenne à 50 ans pour les Américaines était de 30,6 ans, similaire aux femmes dans neuf autres pays industrialisés. Mais en 2007, les Américaines n'avaient gagné que 2,5 ans de plus (33,1 ans) contre un gain de 6,4 ans au Japon, de 5,2 ans en Italie et de 3,9 ans en moyenne pour ces neuf pays, précise le rapport.

Selon cette étude, le tabagisme a compté pour 78% de la différence dans l'espérance de vie des Américaines à 50 ans comparativement aux neuf autres pays de référence. Cette proportion est de 41% pour les hommes.

La fréquence de l'obésité aux États-Unis est un autre facteur explicatif de l'espérance de vie qui augmente moins vite aux États-Unis.