Des médecins britanniques ont vu leur niveau d'oxygène dans le sang tomber au plus bas niveau jamais enregistré chez des humains selon les mesures sans précédent effectuées lors d'une expédition près du sommet du mont Everest, indique une étude publiée mercredi.

Cette expérience pourrait aider la médecine à revoir les approches pour traiter des malades dont les niveaux d'oxygène dans le sang sont très bas, soulignent les auteurs de cette recherche parue dans la revue américaine New England Journal of Medicine datée du 8 janvier.

«L'observation de sujets en bonne santé à des altitudes élevées où la teneur en oxygène est faible peut nous donner de précieuses indications sur les changements physiologiques qui se produisent et améliorer ainsi les soins intensifs chez des patients hospitalisés», explique dans un communiqué le Dr Mike Grocott, professeur à l'University College London (GB) et à la tête de l'expédition.

«Les bas taux d'oxygène dans le sang sont presque un problème universel dans les unités de soins intensifs», ajoute-t-il.

Cette équipe de médecins alpinistes, baptisée «The Caudwell Xtreme Everest team» de l'University College London, a effectué ces mesures en prélevant du sang dans l'une des artères fémorales au niveau de l'aine alors qu'ils se trouvaient tout près du sommet de l'Everest qui culmine à 8400 mètres.

Les alpinistes de l'équipe ont effectué l'ascension avec des masques à oxygène alimentés par des bouteilles transportées sur le dos.

Ils ont retiré leur masque environ 20 minutes avant de faire une prise de sang pour que leurs poumons puissent s'acclimater à une atmosphère où l'oxygène est raréfiée.

L'équipe n'a pas été en mesure de faire des prélèvements sanguins au sommet de l'Everest alors que les conditions météorologiques y étaient trop mauvaises avec des températures de moins 25 degrés centigrades et des vents de près de 40 km/heure.

Les médecins sont donc redescendus à une courte distance du sommet où quatre membres de l'équipe ont effectué des prises de sang.