Pour éviter de finir en collation après l'accouplement, le mâle veuve noire préfère tomber dans la toile d'une jeune araignée, encore incapable de le cannibaliser, même s'il doit déchirer sa carapace pour atteindre ses organes génitaux, selon une étude publiée mercredi.

«Les mâles veuves noires sont capables de s'accoupler avec des femelles qui ne sont pas encore adultes», explique à l'AFP Maydiannne Andrade, de l'université de Toronto, coauteur de l'étude publiée dans Biology Letters de la Royal Society britannique.

Ce n'est pas parce qu'il est attiré par les adolescentes mais «juste» parce que ces jeunes femelles ne le dévorent que rarement après l'accouplement, contrairement à leurs aînées.

Le mâle araignée s'accouple avec ces femelles «quelques jours avant leurs dernières mues au moment où leurs organes génitaux et de stockage du sperme sont entièrement développés, mais encore recouverts par leur carapace», précise la biologiste.

Les mâles sont capables de localiser les organes de leur partenaire. Ils déchirent avec ses crochets «la partie donnant accès aux organes génitaux», explique Maydiannne Andrade, comme on couperait «la peau d'un tambour».

Cette technique ne cause pas de dommage à la femelle qui, de doute façon, change bientôt de carapace.

Ce comportement «ne semble pas affecter le développement ou la fertilité des femelles juvéniles», note la chercheuse. Les femelles conservent même le sperme jusqu'à leur maturité pour donner naissance à une progéniture. 30% des femelles seraient fécondées avant leur maturité.