Des chercheurs français ont annoncé lundi être parvenus à décrypter le génome d'un arbre emblématique, le chêne pédonculé, ce qui devrait permettre de mieux comprendre les mécanismes d'adaptation des arbres aux changements climatiques, selon eux.

Après trois ans de travaux, les équipes de l'Inra (Institut national de la Recherche agronomique) et du CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) ont réussi à séquencer le génome de Quercus robur, autrement dit le chêne pédonculé, typique des forêts tempérées européennes.

«Il s'agit du premier séquençage pour une espèce du genre Quercus très largement répandu dans l'hémisphère nord», soulignent l'Inra et le CEA dans un communiqué commun.

Les chercheurs ont décrypté l'ensemble de l'information génétique portée par les 12 paires de chromosomes de ce chêne, symbole de solidité et de pérennité.

Les équipes affirment avoir caractérisé 50 000 gènes.

Leurs travaux font l'objet d'un premier article publié dans la revue en libre accès Molecular Ecology Resources, avant une publication finalisée des résultats dans les prochains mois.

Le séquençage du génome du chêne pédonculé «constitue une porte d'entrée unique pour analyser et comprendre la fonction des gènes de cet arbre», soulignent l'Inra et le CEA dans un communiqué commun.

Son génome aura ainsi «valeur de référence pour les autres espèces de chênes blancs, mais également pour des espèces plus éloignées de la famille des Fagacées» (châtaignier ou hêtre).

Il permettra d'étudier la régulation interne des espèces à longue durée de vie exposées à de fortes variations climatiques annuelles, voire à des événements extrêmes au cours de leur vie, soulignent les chercheurs.

Ces recherches faciliteront également l'identification des gènes impliqués dans l'adaptation à l'environnement ou dans les relations symbiotiques entre les racines des chênes et le fameux mycélium de la truffe.

Elles permettront aussi l'identification des gènes responsables de la synthèse des matières contenues dans le bois tels que les tanins et le composé aromatique whisky-lactone, qui contribuent à la saveur des vins et alcools.

«Ces travaux constituent une avancée majeure dans la connaissance de la biologie, de la génétique et de l'évolution des arbres», selon le communiqué.

Les données du séquençage du génome du chêne sont mises librement à disposition de la communauté scientifique (www.oakgenome.fr) avant même la publication de l'article scientifique prévue dans les prochains mois.