Toutes les baleines à bosse mâles dans l'océan finissent par chanter la même gamme de sons qui change chaque année et dont les nouvelles versions se propagent d'ouest en est, selon une étude australienne parue jeudi dans la revue américaine Current Biology.

«Le chant émerge dans une population de baleines à bosse se déplaçant le long de la côte orientale de l'Australie, puis cette même mélodie se retrouve très à l'est chez d'autres groupes de ces cétacés jusqu'en Polynésie française», explique Ellen Garland, de l'Université du Queensland en Australie, un des auteurs de cette communication.

«Nous avons observé un changement culturel sur une vaste échelle», poursuit-elle. «De nombreux chants se propagent ainsi de groupes en groupes au fil des ans, conduisant tous les mâles à changer de gamme pour chanter le dernier air», poursuit-elle.

«C'est la première fois qu'un échange culturel sur une aussi vaste région et taille de population est observé chez une espèce animale autre que les humains», selon elle.

Une fois que le nouveau chant émerge, tous les mâles semblent rapidement changer leur partition et le nouveau «tube» est largement repris pendant la saison d'accouplement pour totalement s'imposer à la fin, montre cette recherche.

La plupart du temps, le dernier chant en vogue contient certains éléments du tube de l'année précédente mélangé avec quelque chose de nouveau.

«Ce serait un peu comme si on mélangeait des parties d'un vieil air des Beatles à une chanson de U2», relève Ellen Garland ajoutant que «parfois ils commencent à chanter une mélodie complètement nouvelle».

Ces chercheurs n'ont pas avancé de raisons expliquant pourquoi le nouveau chant des baleines à bosse mâle se propage d'ouest en est.

Il n'est pas non plus établi si ces chants sont destinés à séduire les femelles ou à repousser les mâles rivaux, ajoutent-ils