Le phénomène des taches noires qui affectent la grotte préhistorique de Lascaux, dans le sud-ouest de la France, est «stable, légèrement évolutif», a annoncé jeudi à Paris Marc Gauthier, président du Comité scientifique de cette grotte, en marge d'un symposium.

«La grotte ne connaît pas d'évolution brutale», la situation est «stable, légèrement évolutive», avec des «taches noires qui ne régressent pas, mais ne s'étendent pas», a affirmé Marc Gauthier à l'occasion d'une conférence de presse.

La grotte est menacée par la prolifération de ces taches noires dans les parties les plus confinées (Nef, Abside et Passage). Elle avait déjà été victime d'une attaque de «moisissure blanche» en 2001.

«La grotte est malade, elle est actuellement en repos», sans aucun traitement, a indiqué le président du Comité scientifique.

Des produits biocides avaient été appliqués par les restaurateurs en janvier 2008 pour lutter contre ces moisissures noires, et la cavité a ensuite été «mise en repos», avec seulement des contrôles climatiques. «On veut que le malade se reconstruise, se rééquilibre de lui-même», selon M. Gauthier.

Le paysage biologique de la grotte est «d'une complexité diabolique», a rappelé pour sa part le président du symposium, Jean Clottes: «une centaine ou plus de micro organismes y cohabitent et interagissent, et il suffit que l'un d'eux prenne le dessus pour provoquer des catastrophes», a-t-il dit.

Le symposium, «Lascaux et la conservation en milieu souterrain», se tient jusqu'à vendredi en présence de spécialistes mondiaux.

La grotte de Lascaux, découverte en 1940, est fermée au grand public depuis 1963. Depuis 1983, les visiteurs ont accès à une copie (Lascaux II), située à quelques centaines de mètres de l'original.