La France et l'Allemagne développeront ensemble un robot mobile pour la mission japonaise MMX qui devrait partir en 2024 explorer Phobos, l'une des lunes de Mars, a annoncé mercredi le Cnes, l'agence spatiale française.

Tandis que le petit robot franco-allemand MASCOT se démenait mercredi pour remplir sa mission éclair sur un astéroïde à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre, dans le cadre de la mission japonaise Hayabusa2, les agences spatiales française, allemande et japonaise regardent déjà plus loin.

Actuellement prévue pour 2024, MMX (Martian Moons eXploration) est une mission japonaise ambitieuse qui prévoit notamment un retour d'échantillons prélevés sur Phobos. Son but est de caractériser les deux satellites de Mars, Phobos et Deimos, pour en déterminer l'origine. Elle contribuera à mieux comprendre la formation et l'évolution du système solaire.

La mission MMX « prévoit de libérer le robot mobile franco-allemand à la surface de Phobos avant le débarquement de son navire mère », précise le Cnes.

Il sera chargé d'analyser la fine couche de poussières (régolithe) et la configuration de la surface de ce satellite naturel de la planète rouge « dans les moindres détails ». Son rôle sera d'optimiser l'opération d'atterrissage et de retour d'échantillons de MMX.

Ce futur robot « est la suite de MASCOT », a déclaré Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes.

Mais il sera plus grand (« environ un mètre sur un mètre ») comparé à MASCOT qui a la taille d'une boîte à chaussures (30X30X20 centimètres) et une masse de 10 kg, a-t-il précisé.

En outre, il sera muni de roues et pourra se déplacer. MASCOT peut bouger seulement sur de petites distances grâce à un sorte de bras interne.

Enfin, le futur robot mobile sera alimenté par des cellules solaires, ce qui lui permettra de remplir sa mission pendant plusieurs mois. MASCOT, lui, ne dispose que d'une batterie lui autorisant un maximum de 16 heures de fonctionnement.

La déclaration commune portant sur la future coopération franco-allemande sur ce robot a été signée mercredi à Brême par Jean-Yves Le Gall, son homologue de l'agence allemande DLR Pascale Ehrenfreund et le patron de l'agence japonaise Jaxa, Hiroshi Yamakawa. Ils participaient au 69e IAC (Congrès International d'astronautique).

De forme irrégulière, Phobos mesure 27 kilomètres dans sa plus grande dimension. Connaître sa structure permettrait d'éclairer le débat sur l'origine des deux lunes de Mars. Selon les deux principales théories qui s'opposent, il pourrait s'agir soit d'un astéroïde capturé dans le champ de gravitation de Mars, soit du résidu d'un impact géant sur la planète rouge.