L'agence spatiale russe a de nouveau mis en cause un « acte délibéré » dans la fuite d'oxygène sur un vaisseau Soyouz amarré à la Station spatiale internationale (ISS), due à un minuscule trou découvert le 30 août.

Selon le directeur de Roskosmos, Dmitri Rogozine, une première commission mise en place par la Russie pour déterminer les causes de l'incident a écarté la piste du défaut de fabrication.

« Il reste la version de l'acte délibéré. Où cela a-t-il été fait? Une seconde commission doit le déterminer », a déclaré M. Rogozine à la télévision russe lundi soir.

M. Rogozine avait le premier évoqué publiquement l'hypothèse d'un sabotage, parlant d'un possible « acte prémédité » sur Terre ou dans l'espace, quelques jours après la découverte de ce trou de deux millimètres de large sur le vaisseau Soyouz russe amarré à l'ISS.

Des médias russes avaient alors évoqué la thèse d'un trou fait par les astronautes américains pour créer une situation d'alerte, leur permettant de ramener plus vite sur Terre un de leurs collègues malades.

Plusieurs responsables russes avaient ensuite démenti que les astronautes américains étaient suspectés d'avoir percé le trou, qui a provoqué une baisse de pression dans la station orbitale.

Six personnes occupent actuellement l'ISS: Oleg Artemiev et Sergueï Prokopiev pour la Russie, Drew Feustel, Arnold Robert et Serena Auñón-Chancellor pour les États-Unis et l'Allemand Alexander Gerst, qui représente l'Agence spatiale européenne (ESA).

L'orifice, situé sur une partie du vaisseau Soyouz qui ne sera pas utilisée pour le retour sur Terre, a été rebouché par les cosmonautes russes de l'ISS, qui l'avaient découvert le 30 août.

M. Rogozine a en outre accusé lundi les États-Unis de chercher à introduire des armes dans l'espace à l'aide de leur drone militaire X-37, qui alimente les spéculations depuis son premier vol en 2010 et est soupçonné d'être un possible bombardier spatial ou un « tueur de satellite ».

« Les Américains ont leur X-37. Nous ne comprenons pas son but. (...) C'est une navette qui reste dans l'espace pendant plusieurs mois, puis revient, puis recommence. En réalité, cette chose peut être utilisée comme un porteur d'armes », a-t-il déclaré.