Moscou-Plusieurs responsables russes ont démenti avec fermeté mercredi des informations de presse selon lesquelles les astronautes américains de la Station spatiale internationale étaient suspectés d'avoir percé le trou qui a provoqué une baisse de pression dans la station orbitale.

Le quotidien russe Kommersant a assuré dans son édition de mercredi, citant un enquêteur russe, que la commission créée pour étudier cet incident considérait comme « prioritaire » l'hypothèse d'un acte délibéré effectué par un astronaute américain dans l'espace.

« C'est absolument inacceptable de jeter le doute sur nos cosmonautes comme sur les astronautes américains », a déclaré le vice-premier ministre russe chargé de l'Espace et la Défense, Iouri Borissov, cité par l'agence de presse Ria Novosti.

Selon M. Borissov, spéculer sur les résultats de l'enquête avant que ses conclusions ne soient connues est « dangereux », alors que travaille sur la Station spatiale internationale « un groupe uni où il n'y a pas de désaccords politiques ».

Le patron de l'agence spatiale russe Roskosmos, Dmitri Rogozine, a lui estimé sur Twitter que « la prolifération de rumeurs et d'allégations n'aide pas les experts et vise à porter atteinte aux relations amicales au sein de la Station spatiale internationale », un des rares domaines où la coopération russo-américaine fonctionne encore.

M. Rogozine avait pourtant le premier évoqué publiquement l'hypothèse d'un sabotage, parlant d'un possible « acte prémédité » quelques jours après la découverte de ce trou de deux millimètres de large sur un vaisseau Soyouz amarré à la Station spatiale internationale.

Selon Kommersant, la commission d'enquête créée par Roskosmos pour enquêter sur cet incident penche pour la thèse d'un trou fait par les astronautes américains pour créer une situation d'alerte, leur permettant de ramener plus vite sur Terre un de leurs collègues malades.

Six personnes occupent actuellement la Station spatiale internationale : Oleg Artemiev et Sergueï Prokopiev pour la Russie, Drew Feustel, Arnold Robert et Serena Auñón-Chancellor pour les États-Unis et l'Allemand Alexander Gerst, qui représente l'Agence spatiale européenne (ESA). Aucun d'entre eux n'a été déclaré malade.

L'orifice est située sur une partie du vaisseau Soyouz qui ne sera pas utilisée pour le retour sur Terre et a été rebouchée par les cosmonautes russes de la Station spatiale internationale, qui l'avaient découverte le 30 août.