Une sonde spatiale japonaise est arrivée à un astéroïde mercredi après un voyage de trois ans et demi pour tenter une expérience inédite : creuser un cratère dans la surface rocheuse pour recueillir des échantillons et les ramener sur Terre.

La sonde Hayabusa2 a atteint sa base d'opérations à environ 20 kilomètres de l'astéroïde et à quelque 280 millions de kilomètres de la Terre, a annoncé l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale.

Au cours de la prochaine année et demie, l'explorateur robotique tentera trois atterrissages brefs et rapides pour recueillir des échantillons. Si l'opération de récupération et de renvoi est couronnée de succès, cela pourrait fournir des indices sur l'origine du système solaire et de la vie sur Terre.

La mission est périlleuse. Hayabusa2 passera environ deux mois à chercher des lieux d'atterrissage appropriés sur la surface inégale. En raison de la température de surface élevée, chaque atterrissage ne durera que quelques secondes. Tous les échantillons seront renvoyés dans une capsule de rentrée qui arrivera à la fin de 2020.

L'astéroïde, nommé Ryugu d'après un palais sous-marin dans un conte populaire japonais, a environ 900 mètres de diamètre. Dans les photos publiées par JAXA, l'agence spatiale japonaise, il semble plus cubique que rond. Un certain nombre de grands cratères peuvent être vus, ce qui rend « à la fois intéressant et difficile » le choix des sites d'atterrissage, a indiqué en ligne le directeur de projet Yuichi Tsuda.

Le premier atterrissage est prévu pour septembre ou octobre. Avant le dernier atterrissage, prévu en avril ou en mai, Hayabusa2 larguera un cylindre trapu qui explosera au-dessus de l'astéroïde, propulsant à grande vitesse un projectile de cuivre de deux kilogrammes qui creusera un cratère.

Hayabusa2 se cachera de l'autre côté de l'astéroïde pour se protéger pendant l'opération et attendra ensuite deux ou trois semaines pour s'assurer que tous les débris qui pourraient l'endommager se sont dispersés. Il tentera alors d'atterrir sur le cratère ou près de celui-ci pour collecter le matériel souterrain qui en aura été expulsé, en plus du matériau de surface provenant des premiers atterrissages.

L'engin spatial déploiera également trois rovers qui n'ont pas de roues, mais qui peuvent sauter sur la surface de l'astéroïde pour réaliser des analyses. Hayabusa2 enverra enfin un atterrisseur franco-allemand étudier la surface avec quatre dispositifs d'observation.

Les astéroïdes, qui orbitent autour du Soleil, mais sont beaucoup plus petits que les planètes, comptent parmi les objets les plus anciens du système solaire. En tant que tels, ils peuvent aider à expliquer comment la Terre a évolué, notamment en ce qui concerne la formation des océans et le début de la vie.

ARCHIVES AP

Une illustration de la sonde japonaise Hayabusa2.