L'exploration de la planète Mars est si près que les élèves qui fréquentent actuellement l'école secondaire peuvent rêver d'y poser le pied, a affirmé jeudi l'astronaute David Saint-Jacques.

Poursuivant son entraînement à Moscou, M. Saint-Jacques a répondu, pendant une quarantaine de minutes, aux questions de jeunes de quatre écoles secondaires québécoises, par l'entremise de la vidéoconférence. En uniforme, l'astronaute de 48 ans a toutefois précisé que le voyage vers Mars était hors de la portée de sa génération.

L'exploration de la planète rouge pourrait devenir réalité «d'ici 20, 25 ou 30 ans», a-t-il confié aux quelque 400 élèves du Grand Montréal et de la région de Gatineau qui l'écoutaient. Il a ajouté que les premiers astronautes qui visiteront Mars ont actuellement l'âge de son jeune auditoire.

David Saint-Jacques, diplômé en génie physique, en astrophysique et en médecine, participera à une mission spatiale alors qu'il montera à bord d'une fusée Soyouz, plus tard en 2018. Il deviendra alors le premier Canadien à visiter la Station spatiale internationale depuis Chris Hadfield en 2012 et 2013.

Il a parlé jeudi d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de son programme de mise en forme et de ses sentiments à l'idée de quitter la Terre. L'astronaute a reconnu que son principal objectif, à l'instar de n'importe quelle recrue, était de ne pas commettre d'erreur au cours de sa mission d'une durée de six mois.

Il a expliqué que son entraînement avait été programmé pour lui permettre de relever n'importe quel défi, qu'il s'agisse de faire fonctionner le «bras canadien» ou de mener des expériences scientifiques pour entretenir la station spatiale. En raison de sa formation, David Saint-Jacques sera aussi le médecin de la mission.

Omar Metaich, un élève de deuxième secondaire au Collège Jean-de-Brébeuf, lui a demandé comment il se sentira lorsqu'il sera «coupé de la Terre», ne serait-ce que pour une brève période de temps. «J'anticipe d'être ébloui par la beauté de la Terre quand j'aurai la chance de la regarder quand je serai en orbite», a-t-il répondu.

Il a dit qu'il avait aussi hâte de travailler en équipe avec les autres membres de la mission. «Cela va être toute une aventure. On va être un petit groupe, comme des naufragés sur un radeau, ou des alpinistes sur une montagne», a-t-il souligné.

Le jeune Metaich a dit être impressionné par les réponses de David Saint-Jacques. Se rendre dans l'espace un jour ne déplairait pas à l'élève. «(David Saint-Jacques) a expliqué qu'il aurait peut-être un peu peur, mais en même temps, c'est une nouvelle expérience à vivre.»

Quant à vivre ses propres expériences spatiales, l'adolescent garde la porte ouverte. «Si c'est possible, pourquoi pas? Nous sommes la génération du futur.»