Ottawa investit dans plusieurs études portant sur la santé des astronautes et la façon dont leur corps s'adapte à la vie dans l'espace, ce qui pourrait aussi aider tous ceux sur Terre qui vivent avec certaines conditions médicales.

Le gouvernement vise ainsi à mieux comprendre l'effet de l'espace sur le corps humain pour améliorer leurs conditions de vie lors de missions de longue durée.

Mais ces travaux de recherche pourraient également avoir des retombées favorables pour la santé et la qualité de vie sur Terre, note le gouvernement.

Bon nombre des changements physiologiques que subissent les astronautes dans l'espace s'apparentent aux problèmes liés au vieillissement ou à l'inactivité physique rencontrés sur Terre, est-il indiqué dans un communiqué diffusé mardi. Les effets psychosociaux des voyages spatiaux de longue durée sont également comparables à ceux vécus par des personnes se trouvant dans des environnements de travail éloignés ou dans des collectivités isolées, ou par des gens confinés à la maison, comme les personnes âgées.

Quatre expériences seront menées sur Terre dans des conditions reproduisant celles de l'espace, et ce, dès cette année.

L'Agence spatiale canadienne investit 1,7 million $ dans ces projets de recherche.

Dans le cadre de ces projets, des sujets passeront notamment 60 jours dans un lit dont l'inclinaison de six degrés placera la tête plus bas que le reste du corps, ce qui produira les mêmes effets que l'apesanteur dans l'espace.

Car après leur retour sur Terre, les astronautes ressentent souvent des étourdissements et des vertiges quand ils se tiennent debout, parfois au point de perdre connaissance et de tomber.

Les changements cardiovasculaires qui surviennent durant un vol spatial sont semblables à ceux du processus du vieillissement. Par conséquent, la recherche améliorera la compréhension des facteurs sous-jacents aux chutes et pourrait favoriser la mise au point de stratégies pour prévenir les chutes chez les personnes âgées, fait valoir le gouvernement fédéral.

Une autre expérience vise à mieux comprendre les répercussions de l'isolement prolongé inhérent aux vols spatiaux. Menées dans deux stations situées en Antarctique, les recherches devraient permettre de déterminer les signes précoces de détresse psychologique ou de mauvaise adaptation. Et ces résultats pourraient s'appliquer aussi dans le cas des collectivités et des milieux de travail en région éloignée du Canada, ainsi que pour les personnes âgées isolées.

Les progrès scientifiques réalisés dans l'espace ont souvent une incidence positive sur notre quotidien, a ainsi souligné la ministre des Sciences, Kirsty Duncan.

Les recherches seront menées dans les stations Concordia et Halley, situées en Antarctique, sous la direction de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du British Antarctic Survey, respectivement, et à l'Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES), en France, sous la direction de l'ESA.