Le gouvernement canadien a commandé un nouvel appareil de vision pour l'inspection et l'entretien de la Station spatiale internationale (SSI), qui commence à montrer des signes de vieillissement.

Le nouveau système, de la taille d'un four à micro-ondes, sera installé sur le bras manipulateur Dextre, lui aussi conçu et construit au Canada.

Le système de vision servira à détecter les dommages causés à la station par les débris orbitaux, comme les petits météorites, qui frappent régulièrement la structure. Ces dommages à la station internationale, dont l'assemblage a débuté en 1998, sont souvent imperceptibles à l'oeil nu ou se trouvent à des endroits difficiles à atteindre.

À l'heure actuelle, on effectue ces inspections à l'aide de caméras installées sur les bras manipulateurs Canadarm2 et Dextre, de photos prises par l'équipage à partir de l'intérieur de la station ou de photos rapprochées prises par des astronautes en sortie dans l'espace, «une opération toujours risquée», rappelle le ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique.

Le nouveau système de vision sera composé de trois capteurs: un laser 3D, une caméra à haute définition et une caméra infrarouge. La conception du système a été confiée à la firme d'Ottawa Neptec, dans le cadre d'un contrat initial de 1,7 million $. Le système doit être acheminé à la station spatiale en 2020.

Neptec avait déjà conçu un système de caméra laser installé sur le Canadarm2, qui a notamment servi à inspecter les tuiles des navettes spatiales américaines amarrées à la station lors des vols de ravitaillement.

L'annonce a été faite jeudi par le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, de passage à l'Agence spatiale canadienne, à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal.

Le nouveau système de vision de Dextre sera commandé au sol par des contrôleurs de mission depuis le Centre spatial Johnson de la NASA, à Houston, au Texas, ou depuis le siège social de l'Agence spatiale canadienne, à Saint-Hubert. Les images seront accessibles au public, «qui pourra observer la SSI comme jamais auparavant», promet le ministère dans un communiqué.

«La conception et le développement de technologies pour la Station spatiale internationale ont permis à l'industrie spatiale canadienne de devenir un chef de file mondial dans les domaines de la robotique et de l'optique spatiales», a estimé le ministre Bains, jeudi, flanqué de l'astronaute Jeremy Hansen.

M. Hansen est l'une des deux recrues sélectionnées en mai 2009 à l'issue de la troisième campagne de recrutement d'astronautes canadiens, et l'un des 14 membres de la 20e classe d'astronautes de la NASA. Dans l'attente d'une assignation de vol, il travaille à la NASA.