Montréal pourrait bien devenir un pôle en recherche spatiale grâce à l'inauguration, la semaine dernière, du nouvel Institut spatial de McGill (ISM).

C'est du moins ce que souhaite l'astrophysicienne Victoria Kaspi, qui dirige l'ISM.

Elle espère pouvoir attirer des chercheurs de classe internationale dans la métropole qui abrite déjà l'Agence spatiale canadienne et un autre centre de recherche universitaire, l'Institut de recherche sur les exoplanètes de l'Université de Montréal (IREx).

Le nouveau centre de McGill accueillera des chercheurs spécialisés en astrophysique, cosmologie, science planétaire et astrobiologie, ce qui permettra de créer des collaborations interdisciplinaires qui pourraient permettre de percer certains mystères de l'évolution de l'Univers, de la gravité ou encore de la vie extraterrestre.

Le centre de recherche a également un volet de vulgarisation qui permettra au public de découvrir l'astronomie par l'entremise du programme AstroMcGill.

«Mon objectif est de développer une sphère de renommée mondiale à McGill, et à Montréal en général, en consolidant les ressources que nous avons déjà et en attirant de nouvelles ressources intellectuelles», a-t-elle déclaré.

«Simplement d'avoir un cadre de classe internationale où il y a un carrefour d'activités, d'excitation et de nouvelles idées. C'est de ça dont je rêve», a ajouté Mme Kaspi.

Un des centres d'intérêt de l'Institut sera ce que Mme Kaspi appelle «l'un des domaines les plus prometteurs de la science»: l'étude des exoplanètes, ces planètes situées à l'extérieur du système solaire.

Une «explosion de découvertes» touchant ces planètes extrasolaires a eu lieu ces dernières années.

Les scientifiques de McGill travailleront notamment en collaboration avec leurs homologues de l'Université de Montréal pour étudier les propriétés, les climats et les structures de ces planètes qui gravitent autour d'une autre étoile que le Soleil.

D'autres chercheurs, comme le professeur de physique Matt Dobbs, développeront de nouvelles technologies et des instruments destinés à créer des télescopes toujours plus puissants.

Des équipes de McGill, de l'Université de la Colombie-Britannique et de l'Université de Toronto travaillent d'ailleurs sur le nouveau télescope CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment ou Expérience canadienne de cartographie de l'hydrogène).

Depuis quelques années, le Canada devient un leader incontournable dans le domaine recherche spatiale, affirme M. Dobbs.

Il se dit persuadé que Montréal deviendra sous peu une plaque tournante dans le domaine.

«Maintenant, le Canada se rend compte que nous avons l'expertise ici, nous avons les idées, parfois le financement et nous avons le leadership pour faire de la recherche ici au Canada», a-t-il mentionné.

«Peut-être que les télescopes que nous construisons ici au Canada seront les plus performants au monde.»

ARCHIVES AFP

L'exoplanète Kepler-22b est située dans une «zone habitable», une région ni trop chaude, ni trop froide, où de l'eau pourrait exister à la surface.