Des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ont goûté lundi pour la première fois des feuilles d'une salade qui a poussé dans l'espace marquant une avancée du jardinage en microgravité dans la perspective des futures missions habitées vers Mars.

La NASA espère que cela permettra de fournir une source durable d'alimentation pour les astronautes qui effectueront de longues missions spatiale.

L'astronaute américain Scott Kelly et deux autres des six membres d'équipage de l'avant-poste orbital, ont chacun consommé une feuille de laitue romaine rouge «spatiale» vers 16h37 GMT (12h37 heure du Québec) ajoutant de l'huile et du vinaigre, selon des images en direct de la télévision de la NASA.

«C'est génial», a lancé l'astronaute américain Kjell Lindgren, après avoir goûté un morceau de laitue.

«C'est bon», a acquiescé Scott Kelly qui passe un an dans l'avant-poste orbital avec son collègue russe Mikhail Kornienko.

Légérement compliquée par l'apesanteur, puisque l'eau flotte dans l'espace, la culture de la laitue romaine rouge a duré 33 jours et a été rendue possible par un système d'irrigation dans une boîte, qui a permis de garder le terreau humide, sans avoir à arroser.

Scott Kelly et Mikhail Kornienko ont souligné l'importance d'avoir la capacité de produire de la nourriture en microgravité pour assurer une source alimentaire durable qui est indispensable pour de longs voyages dans l'espace comme aller sur Mars.

«Il y a des indications que des fruits et légumes frais comme les tomates, les myrtilles et des laitues romaines sont de bonnes sources d'antioxydants», a par ailleurs souligné dans un communiqué Ray Wheeler, le responsable du programme de la NASA pour le développement de techniques permettant d'assurer le maintien des conditions de la vie dans l'espace.

«Le fait de disposer d'aliments frais dans l'espace peut aussi avoir un impact psychologique favorable sur les astronautes et pourrait aussi fournir une certaine protection contre les radiations cosmiques», a-t-il ajouté.

«Je pense que les systèmes de culture de plantes en microgravité deviendront des éléments importants de tous les futurs voyages de longue durée dans l'espace», a estimé Gioia Massa, une scientifique de l'agence spatiale américaine qui travaille sur ces recherches au Centre Spatial Kennedy en Floride.

«Plus loin et plus longtemps les humains s'éloigneront de la Terre, plus grand sera le besoin de pouvoir faire pousser des plantes pour se nourrir et pour le recyclage de l'atmosphère ainsi que pour le confort psychologique», a-t-elle dit.

Ces salades produites dans l'espace ont été approuvées pour la consommation humaine après que la première récolte «Veg-01» eut été ramenée sur la Terre l'an dernier pour des analyses afin de s'assurer qu'elles pouvaient être consommées, a précisé la NASA.