La Russie prévoit de lancer sa propre station orbitale à l'horizon 2023, a annoncé jeudi lors d'une séance annuelle de questions-réponses le président russe Vladimir Poutine, qui y voit une «nécessité économique».

«C'est une perspective lointaine, mais nécessaire afin d'améliorer notre économie», a précisé le président russe, pour qui la participation russe à la Station spatiale internationale (ISS) n'est pas suffisante.

«Nous l'utilisons activement pour la science, pour l'économie nationale, mais à bord de l'ISS, nous ne voyons que 5% du territoire de la Fédération de Russie. Avec notre propre station, nous pourrons observer l'intégralité de notre grand pays», a-t-il fait valoir.

«Nous allons mener ce projet à bien, et il sera intégralement sous notre contrôle», a assuré le président.

Depuis sa mise en orbite en 1998, l'ISS a été largement financée par la Russie et les États-Unis, chaque pays dépendant largement de l'autre et la coopération spatiale restant l'un des rares domaines dans lequel leur entente demeure intacte.

Le directeur de l'agence spatiale russe avait même annoncé fin mars son intention de construire en partenariat avec la NASA une nouvelle station spatiale orbitale pour remplacer l'ISS, dont l'exploitation est prévue jusqu'en 2024, avant d'être recadré par le vice-premier ministre russe responsable du secteur spatial, Dmitri Rogozine, estimant qu'il n'y avait là que des «pourparlers».

La Chine a elle aussi annoncé son intention de posséder une station orbitale permanente aux alentours de 2022, avec la première mise en orbite d'un module expérimental dès 2018.

Parallèlement, le président russe a annoncé qu'il superviserait personnellement la construction du cosmodrome de Vostotchni, dans l'Extrême-Orient russe.

Ce chantier, qui devait être terminé en 2015 après cinq ans de travaux, a pris du retard sur fond de salaires non payés d'une partie des ouvriers du site et d'accusations de corruption.

Le cosmodrome de Vostotchni, conçu pour pouvoir héberger 25 000 personnes, doit permettre à la Russie de diminuer sa dépendance à celui de Baïkonour, pour lequel la Russie paye annuellement plus de 100 millions d'euros au Kazakhstan.