Deux astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) ont effectué avec succès dimanche une nouvelle sortie orbitale, la troisième depuis une semaine, pour installer des équipements nécessaires à l'amarrage des futurs vaisseaux commerciaux américains qui transporteront des astronautes à partir de 2017.

Les Américains Barry Wilmore, commandant de l'équipage de l'ISS et Terry Virts, ingénieur de vol, ont réintégré la chambre de décompression de la Station et mis fin à leur sortie dans l'espace à 17 h 30 GMT (12 h 30 au Québec), plus d'une heure plus tôt que prévu, les deux hommes ayant exécuté les tâches programmées beaucoup plus rapidement.

Apparemment, aucune infiltration d'eau n'a été constatée dans les casques des scaphandres des astronautes.

Lors de la deuxième sortie le 25 février, Terry Virts avait signalé la formation d'une petite bulle d'eau dans son casque après son retour à l'intérieur de la chambre de décompression, mais sans jamais avoir été en danger.

La NASA avait donné son feu vert vendredi à l'excursion de dimanche malgré cela concluant que «les systèmes de refroidissement du scaphandre étaient en bon état de fonctionnement».

Ce problème avait contraint en 2013 l'astronaute italien Luca Parmitano de l'Agence spatiale européenne (ESA) de regagner la Station en urgence. Son casque s'était rempli d'eau à moitié et il risquait de se noyer, le liquide étant suspendu en raison de l'absence de gravité.

Pendant cette excursion de cinq heures et de 38 minutes, les deux astronautes ont installé plus de cent mètres de câblage et des antennes pour que les équipages des futurs vaisseaux américains puissent communiquer avec l'ISS au moment de l'approche pour l'amarrage ainsi que pour les manoeuvres de départ.

Barry Wilmore (52 ans) a conclu la quatrième sortie dans l'espace de sa carrière et Terry Virts (47 ans) sa troisième.

C'est également la 187e expédition consacrée à l'assemblage et à l'entretien de l'ISS depuis le début de sa construction en 1998.

Les travaux effectués au cours de ces trois dernières sorties dans l'espace ont surtout permis de mettre en place des équipements et d'effectuer des branchements qui permettront ultérieurement d'installer des adaptateurs pour l'amarrage des deux futurs vaisseaux construits par les sociétés privées SpaceX et Boeing.

Ces capsules achemineront des astronautes à la Station à partir de 2017 dans le cadre de contrats avec la NASA.

Les États-Unis mettront ainsi fin à leur dépendance vis-à-vis des vaisseaux Soyouz russes pour transporter leurs astronautes jusqu'à l'ISS depuis la fin des vols de la navette spatiale en juillet 2011. La NASA paye actuellement plus de 70 millions de dollars le siège à l'agence spatiale russe.

Les deux installateurs de l'espace avaient également longuement lubrifié mercredi dernier un grand nombre de mécanismes du bras télémanipulateur de la Station, Canadarm2.

Les deux adaptateurs d'amarrage eux-mêmes seront livrés plus tard cette année à l'ISS par la capsule Dragon de SpaceX. Ils seront alors attachés robotiquement.

Dans le cadre de cette reconfiguration, un module de stockage de fret, actuellement attaché sur le module américain Unity, sera aussi déplacé pour laisser la place pour un des deux nouveaux ports d'amarrage. Il sera fixé sur Tranquility, un module d'habitation américain.

Au moins quatre sorties orbitales de plus par deux astronautes seront encore nécessaires pour achever cette reconfiguration de l'ISS, la plus importante depuis la fin des vols de la navette.

Le nouveau vaisseau de Boeing, le CST-100, d'une capacité de sept places, sera la première capsule privée habitée à s'amarrer à la Station en 2017.

La capsule Dragon V2 de SpaceX, également capable de transporter sept astronautes, suivra peu après.