Un des deux astronautes américains de la Station spatiale internationale (ISS) a découvert de l'eau dans le casque de son scaphandre mercredi après une sortie dans l'espace faisant resurgir un problème potentiel de sécurité pour la NASA lors de ces expéditions orbitales.

Un problème similaire d'infiltration d'eau dans le casque s'était déjà produit en 2013, de manière beaucoup plus importante, lors d'une sortie spatiale de l'astronaute italien Luca Parmitano, qui avait alors dû interrompre sa mission et regagner l'ISS en urgence.

Les ingénieurs de la NASA craignaient depuis plusieurs semaines que ce problème ne se reproduise.

L'infiltration survenue mercredi, mineure selon l'Agence spatiale, pourrait retarder la troisième excursion dans l'espace prévue dimanche prochain pour finir les travaux étalés sur trois excursions spatiales.

Les responsables de la mission au centre de la NASA à Houston doivent se réunir vendredi pour décider d'y donner ou non leur feu vert.

La première sortie orbitale des deux mêmes astronautes Terry Virts et Barry Wilmore, qui a eu lieu samedi, avait été retardée de 24 heures pour examiner le fonctionnement de leurs scaphandres en raison d'une pièce du système de refroidissement potentiellement défectueuse et qui pourrait être à l'origine de ces infiltrations.

Le même scaphandre 

Terry Virts, ingénieur de vol de l'ISS, venait mercredi de réintégrer la chambre de décompression de la Station avec Barry Wilmore, le commandant de bord de la Station, après une excursion orbitale de 6h43 quand il a signalé la présence de cette petite quantité d'eau.

Elle s'était infiltrée sur le côté droit de son casque au dessus de l'oeil, a indiqué Samantha Cristoforetti, l'astronaute italienne de l'Agence spatiale européenne (ESA), en décrivant ce qu'elle observait dans une communication avec le centre de contrôle de Houston.

Elle a aussi dit que Terry Virts n'a été à aucun moment en danger.

La télévision de la NASA montrait des images en direct de Terry Virts, souriant, soufflant sur l'eau pour faire de petites vagues alors que sa collègue italienne l'aidait à retirer le casque.

L'astronaute n'avait fait part d'aucune présence d'eau dans son casque ou ses gants lors des fréquentes inspections.

Barry Wilmore a utilisé samedi et mercredi un nouveau scaphandre tandis que Terry Virts avait celui dans lequel cette pièce suspecte avait été remplacée.

Les deux astronautes ont exécuté toutes les tâches prévues mercredi lors de leur sortie hors de l'ISS. Ils ont poursuivi l'installation des câblages et mécanismes nécessaires pour les adaptateurs qui permettront l'amarrage des deux futurs vaisseaux construits par les sociétés SpaceX et Boeing.

Ces capsules achemineront des astronautes à la Station à partir de 2017 dans le cadre de contrats de 6,8 milliards de dollars au total conclus avec la NASA.

Les États-Unis mettront ainsi fin à leur dépendance vis-à-vis des vaisseaux russes Soyouz qu'ils utilisaient pour transporter leurs astronautes jusqu'à l'ISS depuis la fin des vols des navettes spatiales américaines en juillet 2011. La NASA paye actuellement plus de 70 millions de dollars le siège.

Les deux installateurs de l'espace ont également lubrifié mercredi pendant deux heures le bras télémanipulateur de la Station, Canadarm2, qui sera utilisé dans l'amarrage des vaisseaux en les saisissant quand ils seront près de l'ISS.

Durant la troisième expédition de sept heures prévue dimanche au plus tôt, les deux hommes installeront de nouvelles antennes et des câblages pour les communications entre la Station et les équipages des futurs vaisseaux pour les manoeuvres d'amarrage et de désamarrage.

Les deux adaptateurs d'amarrage seront livrés plus tard cette année à l'ISS par la capsule Dragon de SpaceX.

C'est la troisième sortie dans l'espace pour Barry Wilmore, 52 ans, et la deuxième pour Terry Virts, 47 ans.

L'Italienne Samantha Cristoforetti a assisté ses deux collègues en coordonnant cette chorégraphie orbitale, supervisée à Houston, pilotant Canadarm2 sur lequel évoluaient les astronautes.

Le nouveau vaisseau de Boeing, le CST-100, d'une capacité de sept places, sera la première capsule privée habitée à s'amarrer à la Station en 2017. La capsule Dragon V2 de SpaceX, également capable de transporter sept astronautes, suivra peu après.

Par ailleurs l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos) a annoncé mercredi avoir décidé de continuer d'exploiter l'ISS avec la NASA jusqu'à 2024.