Le vaisseau spatial américain Maven, première sonde visant à percer les mystères de la disparition d'une grande partie de l'atmosphère de Mars dans un lointain passé, a réussi son insertion en orbite de la planète rouge tôt lundi, a indiqué la NASA.

Maven (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) est entrée dans l'orbite martienne à 2h24 GMT, a précisé le Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena en Californie.

Des applaudissements avaient retenti dans la salle de contrôle de la mission du JPL quand l'insertion de la sonde a été confirmée, selon les images de la NASA retransmises en direct.

«Après dix mois de voyage et 711 millions de kilomètres parcourus, Maven est arrivée en orbite», avait peu après indiqué la NASA sur son site internet.

L'insertion s'est faite après l'allumage des moteurs de la sonde pendant une trentaine de minutes pour freiner sa vitesse.

«Comme premier orbiteur à étudier la haute atmosphère de Mars, Maven va nettement accroître notre compréhension de l'histoire de l'atmopshère martienne et comment le climat a changé au cours du temps ainsi que l'impact sur l'évolution de l'environnement à la surface et l'habitabilité potentielle de la planète», a souligné dans un communiqué dimanche soir le patron de la NASA, Charles Bolden.

«Maven permettra aussi de mieux préparer les futures missions habitées sur la planète rouge dans les années 2030», a-t-il ajouté.

Il s'agit d'une orbite provisoire. Maven va maintenant commencer une période de cinq semaines de calibrage de ses instruments avant de se placer sur une orbite elliptique définitive de quatre heures et demie, qui lui permettra des observations sous toutes les latitudes, de toutes les couches de la haute atmosphère martienne, avec une altitude variant de 150 km à plus de 6.000 km.

«La mission Maven --d'une durée d'un an-- cherchera à répondre aux questions de savoir où est passée toute l'eau qui se trouvait sur Mars dans un passé lointain ainsi que le dioxyde de carbone (CO2)», avait expliqué auparavant Bruce Jakosky, de l'Université du Colorado, le responsable scientifique de Maven.

«Ce sont des questions importantes pour comprendre l'histoire de Mars, de son climat et de la possibilité de l'existence, au moins d'une vie microbienne», avait-il ajouté.

«Quand de l'eau coulait en abondance sur Mars --comme le montrent de nombreux indices-- la planète devait avoir une atmosphère plus épaisse qui produisait des gaz à effet de serre comme le CO2 lui permettant d'être plus chaude», a-t-il souligné.

En analysant la dynamique actuelle de la haute atmosphère martienne, il sera possible de comprendre les changements survenus au fil du temps, selon les scientifiques.

«L'ensemble des instruments à bord de Maven visent vraiment à trouver les pièces manquantes du puzzle de l'histoire de Mars», avait souligné David Mitchell, le chef de ce projet à la NASA rappelant «que toutes les autres missions martiennes jusqu'à présent, avec les robots ou les orbiteurs, se concentraient seulement sur la surface de Mars».

Maven, une mission de 671 millions de dollars, est dotée de huit instruments dont un spectromètre de masse pour déterminer les structures moléculaires des gaz atmosphériques et le senseur SWEA (Solar Wind Electron Analyser), mis au point par l'Institut français de recherche en astrophysique, qui analysera le vent solaire.

Le lancement de la sonde de 2,45 tonnes a eu lieu le 18 novembre 2013 de Cap Canaveral en Floride.

NASA et l'Agence spatiale européenne (ESA) ont lancé plusieurs sondes orbitales ces dernières années mais les Etats-Unis sont les seuls à avoir posé avec succès des robots sur le sol martien, le dernier en date étant Curiosity arrivé sur l'équateur de Mars en août 2012 dans le cratère de Gale.

Sonde scientifique la plus sophistiquée jamais envoyée sur une autre planète, Curiosity a pu établir que Mars a été propice à la vie tout au moins microbienne dans son lointain passé.

A la fin de cette semaine un vaisseau indien devrait se mettre en orbite de la planète rouge. Il s'agit de la première sonde orbitale indienne envoyée vers Mars pour y rechercher des signes de l'existence de la vie.