Le télescope spatial européen Gaia est désormais prêt à démarrer sa mission scientifique, la cartographie en 3D de la Voie lactée, malgré quelques mauvaises surprises, a annoncé mardi l'Agence spatiale européenne.

«Gaia est maintenant prêt à commencer sa phase scientifique de cinq années, mais la mise en service a aussi révélé quelques anomalies inattendues», a expliqué l'ESA dans un communiqué.

En dépit de ces contretemps, l'ESA devrait être en mesure de publier un premier «catalogue du ciel» actualisé avec les données de Gaia à l'été 2016.

Lancé par une fusée Soyouz depuis le Centre spatial guyanais le 19 décembre 2013, Gaia est positionné sur un poste d'observation privilégié, à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre.

D'un coût de 740 millions d'euros, la mission Gaia doit localiser un milliard d'étoiles de notre galaxie, chacune étant observée environ 70 fois, à chaque passage.

Le satellite doit déterminer la position et le mouvement des étoiles, mais également la distance qui les sépare de la Terre, le paramètre le plus difficile à obtenir. Pour plus de 99% d'entre elles, cette distance n'a jamais été mesurée avec précision.

«La phase de mise en service a été difficile», a reconnu Timo Prusti, responsable scientifique du projet pour l'ESA. Mais «dans l'ensemble, Gaia est en bonne forme pour tenir ses promesses», a-t-il ajouté.

«Tous les objectifs scientifiques de base sont encore réalisables», a assuré Timo Prusti, cité dans le communiqué.

Un des problèmes rencontrés lors de la mise en service des instruments a été la formation de givre sur les optiques, sûrement à partir d'eau prise au piège dans le vaisseau spatial avant le lancement. Les optiques concernées ont été chauffées pour enlever la glace, mais l'opération devra probablement être répétée pendant la mission.

Un autre problème concerne le niveau de «lumière parasite» rencontré par Gaia, plus élevé que prévu.

«Nous optimisons le logiciel de bord pour atténuer autant que possible l'impact causé par ce bruit de fond lumineux», a expliqué Giuseppe Sarri, directeur de projet Gaia à l'ESA.

«Nous serons toujours en mesure d'analyser un milliard d'étoiles - sinon plus - (....) avec jusqu'à cent fois plus de précision que le prédécesseur de Gaia, Hipparcos», a-t-il assuré.