La Russie a lancé mercredi avec succès pour la première fois sa fusée Angara de nouvelle génération, après l'échec d'un premier essai fin juin, arrêté automatiquement au dernier moment du compte à rebours.

«Le premier lanceur russe Angara a été lancé avec succès du cosmodrome de Plessetsk» à 4 h (heure de Montréal), a annoncé son constructeur, la société publique Khrounitchev dans un communiqué.

Vingt minutes après le lancement, la fusée est parvenue à son objectif, à 5700 kilomètres de son point de départ, au-dessus du Kamtchatka dans l'Extrême-Orient russe, précise-t-il.

«L'Angara est parti!» s'est réjoui le vice-premier ministre Dmitri Rogozine sur son compte Twitter.

Le tout premier essai de ce lanceur avait été interrompu le 27 juin avec l'arrêt automatique au dernier moment du compte à rebours, alors que le président russe assistait en direct au lancement par liaison vidéo à Moscou.

Le programme spatial russe est renommé pour avoir envoyé le premier homme dans l'espace en 1961 et demeure un sujet de fierté nationale.

Mais la Russie, dont les lanceurs Soyouz assurent par ailleurs sans faillir l'acheminement des équipages de la Station spatiale internationale, a connu une série de revers ces dernières années dans le domaine spatial.

En mai dernier, c'est une fusée Proton - que la nouvelle Angara est censée remplacer - qui a échoué à mettre en orbite un satellite de télécommunication construit pour la Russie par Airbus Defence and Space, et qui a brûlé dans l'atmosphère.

Le premier ministre Dmitri Medvedev avait qualifié l'Angara de fusée «d'importance stratégique».

Cette fusée, qui a été mise au point pendant 20 ans, devrait permettre à Moscou de réduire sa dépendance envers le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan pour des lancements à visée commerciale comme militaire.

«L'entrée en exploitation de l'Angara permet à la Russie de lancer des charges de tous types à partir de son territoire et permet à notre pays un accès garanti à l'espace», a observé le constructeur Khrounitchev dans son communiqué.

L'Angara fait aussi appel à une technologie plus propre, puisqu'elle est propulsée par un mélange de kérosène et d'oxygène liquide, beaucoup moins polluant que les ergols toxiques utilisés pour les lanceurs Proton.