Après un report de 24 heures, la NASA a lancé avec succès mercredi son premier satellite pour mesurer les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, principal gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

Ce satellite appelé OCO-2 (Orbiting Carbon Observatory-2) est très similaire à l'OCO-1, détruit lors de son lancement en février 2009.

Le lanceur transportant le satellite, une fusée Delta 2 de la société United Launch Alliance, s'est arraché de son pas de tir de la base de Vandenberg, en Californie, comme prévu à 5h56.

La NASA a confirmé près d'une heure après le lancement la séparation du satellite du deuxième étage de la fusée qui marque le succès de sa mise sur orbite.

OCO-2 évoluera sur une orbite presque polaire à 705 kilomètres d'altitude, pour une mission d'au moins deux ans.

Il permettra de fournir une image plus complète et globale des émissions humaines et naturelles de CO2, ainsi que des puits de carbone comme les océans et les forêts qui absorbent et capturent ce gaz, dont le niveau dans l'atmosphère est le plus élevé depuis au moins 800 000 ans.

«Le dioxyde de carbone dans l'atmosphère joue un rôle essentiel dans l'équilibre énergétique de notre planète et est un facteur clé pour comprendre comment notre climat change», avait expliqué Michael Freilich, directeur de la division Sciences de la Terre de l'agence spatiale américaine, lors d'une conférence de presse début juin.

«Avec la mission OCO-2, la NASA va apporter une contribution importante aux nouvelles observations du globe pour relever le défi scientifique d'une meilleure compréhension de notre planète et de son devenir».

OCO-2 deviendra le principal observatoire d'une flotte de cinq autres satellites internationaux, qui tournera autour de la Terre toutes les 99 minutes pour effectuer un ensemble d'observations quasi simultanées.

Record de CO2 depuis 800 000 ans

Le satellite effectuera des mesures d'échantillons des sources d'émission de CO2 et des puits de carbone sur l'ensemble du globe, pour permettre aux scientifiques de mieux étudier les changements du climat.

En avril, les concentrations mensuelles de dioxyde de carbone dans l'atmosphère ont dépassé 400 parties par million (ppm) dans tout l'hémisphère nord, soit le plus haut niveau depuis au moins 800 000 ans, relève la NASA.

La combustion des carburants fossiles (hydrocarbure, gaz naturel et charbon) et les autres activités humaines émettent près de 40 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque année, produisant une accumulation sans précédent de ce gaz à effet de serre.

Les climatologues ont conclu que l'accroissement des émissions de CO2 résultant des activités humaines, surtout la combustion de combustibles fossiles et la déforestation, avait modifié l'équilibre du cycle naturel du carbone de la Terre, entraînant une montée des températures et un changement du climat terrestre.

Actuellement, moins de la moitié du CO2 émis par les activités humaines reste dans l'atmosphère, selon les scientifiques.

Une partie du reste est absorbée par les océans, mais les puits de carbone terrestres n'ont pas tous été localisés et restent encore mal compris, expliquent-ils.

Les mesures des niveaux de CO2 qui seront effectuées par OCO-2 seront combinées aux données fournies par des stations d'observation terrestres, des avions et d'autres satellites.