Les agences spatiales américaine et européenne ont publié mardi les photos les plus «colorées» de l'Univers, croquées par le télescope spatial Hubble. Concrètement, il s'agit de 841 photos superposées qui montrent différents spectres de la lumière, de l'infrarouge à l'ultraviolet. Voici trois choses qu'il faut savoir sur cette annonce.

Couleurs différentes = vitesses différentes

Les différents spectres de la lumière voyagent à des vitesses différentes dans l'Univers. Les premiers moments de l'Univers, vus dans l'infrarouge, arrivent donc en même temps à l'objectif de Hubble que des événements qui se sont produits il y a 8 milliards d'années, mais qui sont observés dans l'ultraviolet. L'Univers a été créé avec le Big Bang, il y a 13,7 milliards d'années.

des galaxies jamais observées

Parmi les 10 000 galaxies que montrent ces images - et qui se trouvent au sud de la constellation du Fourneau -, certaines n'avaient jamais été observées. C'est que les astronomes étudient avant tout des étoiles relativement récentes (apparues dans le dernier milliard d'années, pour lesquelles il est relativement facile d'obtenir des données) et les premiers moments de l'Univers, tout juste après le Big Bang. Les rayons ultraviolets croqués par Hubble montrent des étoiles nées il y a 5 à 10 milliards d'années.

Hubble est toujours vivant

Lancé en 1990, le télescope spatial Hubble a plusieurs fois frôlé la mort. La NASA a décidé en 2013 d'allonger sa mission jusqu'en 2016, et des astronomes réclament qu'elle le soit jusqu'en 2018, année du lancement de son successeur, le télescope spatial James Webb. Lors de la dernière mission de réparation de la navette spatiale, en 2009, un système d'arrimage qui permet théoriquement la réparation de Hubble par un robot a été installé. Depuis son lancement, Hubble a généré plus de 9000 publications scientifiques, pour un coût frisant 4 milliards US (en dollars de 2014).