L'année 2014 sera «une année charnière» pour l'Europe spatiale, qui célèbrera son cinquantième anniversaire, a estimé vendredi le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) Jean-Jacques Dordain.

Sur le plan scientifique, l'ESA, qui a brillamment terminé l'année 2013 avec le lancement du chasseur d'étoiles Gaia, entame lundi «une année pleine de Rosetta» avec le réveil programmé de la sonde avant son rendez-vous avec la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko.

Plusieurs programmes verront leur «aboutissement» en 2014 : Rosetta, mais aussi l'ATV, le cargo de l'espace dont le cinquième et dernier exemplaire, baptisé Georges Lemaître, sera lancé en juin vers l'ISS. Tandis que de «nouvelles infrastructures» vont démarrer, dont deux programmes de l'Union européenne, Galileo et Copernicus.

Le budget de l'ESA est en «légère décroissance» en 2014, à 4,1 milliards d'euros, a reconnu M. Dordain, lors de la présentation des voeux à la presse. Mais, selon lui, il «correspond en fait à une très grande stabilité des activités industrielles financées par l'ESA».

Les programmes d'observation de la Terre constituent le plus gros poste (916 millions), suivi par le programme Galileo de navigation par satellite (630 millions), ce qui montre l'effort «important» concernant les services au citoyen, a souligné M. Dordain.

2014 doit voir «le démarrage du déploiement de la constellation Galileo», avec un premier lancement de deux satellites prévu en juin, suivi de deux autres en octobre et en décembre. A la fin de l'année, un total de 10 satellites Galileo - les quatre premiers dits «de validation» ont été lancés en 2011 et 2012 - devrait ainsi être en orbite, permettant le début des premiers services.

En ce qui concerne l'observation de la Terre, le premier satellite Sentinelle du programme de l'Union européenne Copernicus sera lancé en 2014.

Le 2 décembre, un conseil ministériel de l'ESA se tiendra à Luxembourg, «dont les décisions seront structurantes pour la nouvelle décennie».

Seuls trois points seront à l'ordre du jour, a précisé M. Dordain : les lanceurs, l'ISS et l'évolution de l'ESA. Le conseil doit en particulier aboutir à un accord définitif sur l'avenir du lanceur européen Ariane.