Avec 30 euros (43$ CAN) par an et par habitant, la France a le deuxième budget annuel par habitant consacré à l'espace civil, après les États-Unis, a souligné lundi Jean-Yves Le Gall, président du CNES, l'agence spatiale française.

La France se place derrière les États-Unis (66$), mais devant l'Allemagne (23$) et le Royaume-Uni (8,50$), a précisé M. Le Gall lors de ses voeux à la presse.

En 2014, «nous tablons sur un budget de 2,127 milliards, le niveau le plus élevé depuis plus de dix ans», a-t-il déclaré.

M. Le Gall a souligné que «80% de ce budget revient vers l'industrie française», rappelant que le secteur spatial représente 16 000 emplois en France métropolitaine, auxquels s'ajoutent 1700 emplois en Guyane.

Parmi les projets phares pour 2014, le président du CNES a cité le rendez-vous de la sonde Rosetta avec la comète Churyumov-Gerasimenko, les satellites à propulsion électrique et la préparation de la réunion ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA) prévue en décembre au Luxembourg.

Dix ans après son lancement, la sonde européenne Rosetta sera réveillée le 20 janvier de deux années d'hibernation et se mettra en orbite autour de la comète en mai. Le 10 novembre, elle larguera sur le noyau de la comète l'atterrisseur Philae.

«Si on arrive à réussir cette expérience qui est extrêmement compliquée, la réalité va dépasser la fiction», a relevé M. Le Gall.

Les satellites à propulsion électrique font eux partie des 34 projets retenus par le gouvernement au titre de la «Nouvelle France industrielle».

«Nous sommes définitivement embarqués dans le satellite à propulsion électrique», a estimé M. Le Gall. «Il fait l'objet d'un financement conséquent pour avoir de premières prises de commandes dès l'année prochaine, en 2015, et des lancements deux ans plus tard», a-t-il indiqué.

Quant au conseil ministériel de l'ESA, qui se tiendra le 4 décembre au Luxembourg, son principal enjeu sera d'aboutir à un accord définitif sur l'avenir du lanceur européen Ariane.

«Notre objectif est d'avoir une position commune du couple franco-allemand bien avant la conférence du Luxembourg», a souligné le président du CNES, reconnaissant qu'«il y a encore du travail à faire».

Avec Ariane 6, «l'Europe va réinventer Ariane pour faire face à la compétition d'une part de certaines sociétés innovantes, et d'autre part à l'arrivée des émergents», a-t-il expliqué, citant en particulier l'Inde.

Selon M. Le Gall, «les programmes  Ariane 5 ME et Ariane 6 avancent bien». L'objectif de l'ESA est d'arriver à «une proposition d'organisation industrielle précise» pour la fin mars.

Le CNES travaille par ailleurs sur le futur pas de tir d'Ariane 6, au Centre spatial guyanais. Si les ministres parviennent à un accord au Luxembourg, «nous souhaitons que les travaux puissent commencer dès 2015», a indiqué M. Le Gall.