Le projet d'une société néerlandaise d'envoyer des volontaires pour coloniser Mars sans retour possible est retardé à 2025, mais continue, avec la participation annoncée mardi à Washington du constructeur Lockheed Martin.

Bas Lansdorp, co-fondateur et PDG de Mars One, une société néerlandaise à but non lucratif, a affirmé devant la presse que «des humains vont atterrir sur Mars en 2025», soit deux ans après le projet initial d'un voyage de sept mois en aller simple d'une équipe de quatre personnes vers Mars.

Il a également annoncé avoir signé un contrat de 250.000 dollars avec Lockheed Martin Space Systems, la division Espace du groupe de défense américain, pour étudier le «concept» d'un engin d'atterrissage.

Cet engin sera d'abord envoyé, sans humain à bord, sur la planète rouge en 2018, a-t-il dit.

«C'est un projet ambitieux et nous travaillons déjà dessus», a indiqué Ed Sedivy, responsable espace civil de Lockheed Martin Space Systems, en précisant qu'il s'agissait bien d'étudier le «concept» du projet qui s'apparenterait à l'engin Phoenix, envoyé par la NASA sur Mars en 2008.

Un autre contrat, de 60 000 euros, a été signé avec la Britannique SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) pour développer un satellite de communications permettant de transmettre les informations de Mars à la Terre.

Les responsables de Mars-One ont également annoncé des projets de concours avec des universités pour développer des expérimentations, l'envoi de lettres d'écoliers sur Mars et le lancement d'un site internet pour trouver des fonds.

Plus de 200 000 personnes originaires de 140 pays se sont portées volontaires pour faire partie de ce projet, qui fait de nombreux sceptiques, mais a néanmoins reçu le soutien du lauréat néerlandais du Nobel de physique en 1999, Gerard't Hooft.

Jusqu'à présent il n'y a eu que des missions robotiques sur Mars, toutes menées avec succès par la Nasa. Les États-Unis sont néanmoins déterminés à envoyer des astronautes sur Mars d'ici une vingtaine d'années.

Outre le coût estimé à 6 milliards de dollars, le projet de Mars One, qui compte sur des financements privés, mais ne donne jamais l'état des chiffres, fait face à de nombreux obstacles. Outre l'incapacité de revenir sur la Terre pour les astronautes, ces derniers devront vivre dans de petits habitats, trouver de l'eau, produire leur oxygène et cultiver leur propre nourriture.

Or, Mars est un grand désert dont l'atmosphère est surtout constituée de dioxyde de carbone et où la température moyenne est de -63 degrés Celsius. Les astronautes devront aussi subir des radiations cosmiques dangereuses pendant leur voyage.