La Chine a annoncé mardi qu'elle allait lancer début décembre sa première sonde spatiale destinée à se poser sur la Lune, où elle y débarquera un véhicule d'exploration téléguidé baptisé «Lapin de jade».

La date exacte du lancement n'a pas été précisée, les grands médias d'État insistant plutôt sur les performances attendues du «rover» lunaire, engin tout-terrain à six roues dont le nom fait référence à la mythologie chinoise.

Selon la légende, le lapin lunaire -ou «lièvre de la Lune», la langue chinoise classique ne distinguant pas le lapin du lièvre- vit sur la Lune, où il pile l'élixir d'immortalité dans son mortier. L'animal apothicaire a pour compagne Chang'e, la déesse chinoise de la Lune.

Avec cette mission nommée Chang'e-3, la Chine doit réaliser son premier alunissage «en douceur» dans le cadre de son ambitieux programme «Chang'e», marqué par le succès de déjà deux sondes lunaires.

Les sondes Chang'e-1 (lancée en octobre 2007) et Chang'e-2 (lancée en octobre 2010), ont permis, après leur mise en orbite, d'effectuer des observations détaillées de la Lune.

D'abord pour conforter son statut de grande puissance, la Chine rêve de devenir ensuite le premier pays asiatique à envoyer un homme sur la Lune.

Le «Lapin de jade», doté de panneaux solaires pour se fournir en énergie, sera chargé d'effectuer des analyses scientifiques et d'envoyer vers la Terre des images en trois dimensions de son satellite.

Le véhicule, d'une masse de 120 kilos, sera déposé dans la Baie des Arcs-en-ciel, un territoire lunaire encore inexploré selon l'administration spatiale chinoise. Cette zone offre des conditions favorables à la fois d'ensoleillement et pour la communication avec la Terre.

Le «rover» lunaire sera opérationnel trois mois, durant lesquels il pourra se déplacer à une vitesse maximale de 200 mètres par heure.

La Chine consacre des milliards de dollars à la conquête de l'espace, perçue comme un symbole de la nouvelle puissance du pays et des ambitions du Parti communiste (PCC) au pouvoir.

Pékin avance notamment à grandes enjambées dans un programme pour se doter d'une station orbitale permanente, et a dans cet objectif amélioré ces deux dernières années sa maîtrise des rendez-vous spatiaux entre modules.

D'autres pays d'Asie ont aussi des ambitions lunaires, à commencer par l'Inde qui avait réussi à poser sur la Lune une sonde le 14 novembre 2008 -une première depuis le lancement du programme spatial indien (1963).