Le satellite GOCE, lancé en 2009 pour cartographier les variations de la gravité terrestre, a effectué sa rentrée dans l'atmosphère terrestre sans incident dans la nuit de dimanche à lundi, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA).

«Comme prévu, le satellite s'est désintégré dans la haute atmosphère et aucun dommage matériel n'a été rapporté» indique l'ESA dans un communiqué.

L'ESA ajoute que si le satellite, d'une masse totale de 1100 kg, s'est «en grande partie» désintégré dans l'atmosphère, on estime néanmoins à «25% la proportion de ses débris qui ont atteint la surface de la Terre».

Le satellite est entrée dans l'atmosphère lundi matin au dessus du sud de l'océan atlantique, dans la région des Iles Malouines (Falkland Islands). Des fragments ont atteint le sol dans les régions les plus au sud de l'Atlantique, rapporté l'Agence spatiale européenne dans une étroite coopération avec la NASA.

Dans un premier temps, l'ESA n'était pas en mesure de préciser où les débris étaient retombés.

Grâce à un moteur ionique innovant, le satellite GOCE avait pu être maintenu à une orbite exceptionnellement basse (moins de 260 km), ce qui lui a permis de cartographier les variations de la gravité terrestre avec une très grande précision et d'acquérir de nouvelles connaissances sur la densité de l'air et la vitesse des vents dans la haute atmosphère.

Mais sa mission est arrivée au terme naturel de sa vie le 21 octobre dernier lorsque ses ergols (le carburant utilisé) se sont épuisés.

GOCE avait été construit avant l'entrée en vigueur, en 2008, d'un accord international contraignant les satellites scientifiques à se doter d'un système de propulsion qui permet de les faire tomber en mer, loin des zones habitées, à l'issue de leur mission.

Une campagne internationale mobilisant le Comité de coordination inter-agence sur les débris spatiaux (IADC) et le Bureau Débris spatiaux de l'ESA a assuré lundi le contrôle de la rentrée atmosphérique de GOCE.

Selon Heiner Klinkrad, chef du Bureau Débris spatiaux de l'ESA, quelque 15 000 tonnes d'objets spatiaux artificiels sont rentrés dans l'atmosphère depuis 56 ans «sans blesser une seule personne à ce jour».