Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir marché sur la Lune en juillet 1969, a estimé mercredi que les États-Unis devaient prendre l'initiative avec l'aide du secteur privé d'envoyer des hommes sur Mars pour y établir une colonie permanente.

«Les États-Unis doivent continuer à être le leader du transport spatial habité et je pense que nous pouvons aussi compter sur le dynamisme du secteur privé pour développer un système permettant de se poser sur Mars», a dit l'ancien astronaute de 83 ans lors d'une conférence consacrée à la conquête de la planète rouge à l'Université George Washington, dans la capitale fédérale.

«Nous devrions concentrer notre attention et les efforts de la Nasa pour établir une présence humaine permanente sur Mars d'ici les décennies 2030 et 2040», a-t-il expliqué, détaillant son projet de vaisseaux spatiaux circulant en permanence entre la Terre et Mars en profitant de la vélocité orbitale des deux planètes.

«Je ne vois pas d'autre chose que cette administration (Obama) pourrait faire pour montrer au monde que les États-Unis restent le phare de l'exploration spatiale», a lancé Buzz Aldrin, jugeant que «nous sommes maintenant prêts à envoyer des humains au-delà de la Lune».

Pour lui, «commencer à installer des colonies martiennes est possible techniquement et financièrement même en cette période de difficultés budgétaires».

M. Aldrin a expliqué que la Nasa peut tirer profit du savoir-faire acquis avec la conquête de la Lune et des expériences menées dans la Station spatiale internationale (ISS), estimant que «l'essentiel des recherches avait déjà été fait» pour entreprendre une mission habitée vers Mars.

Sa vision, qu'il élabore dans un nouvel ouvrage intitulé Mission to Mars: My Vision for Space Exploration, va dans le sens des objectifs énoncés par le président Barack Obama d'envoyer des astronautes vers la planète rouge dans le milieu des années 2030.

Mais contrairement à M. Aldrin, le patron de la Nasa, Charles Bolden pense que les États-Unis ne sont pas prêts techniquement.

Celui-ci avait expliqué lundi au premier jour de la conférence qu'il y avait encore d'importantes lacunes technologiques à combler.

Pour Buzz Aldrin il faut surtout maintenant mobiliser les fonds nécessaires à cette mission et avoir la volonté politique.

Concernant les récentes initiatives privées pour aller sur Mars, il a apporté son soutien à celle de l'homme d'affaires Dennis Tito, premier touriste de l'espace en 2001, qui dans son projet «Inspiration Mars» envisage un survol habité de la planète en 2018 par deux astronautes.

Cependant il a jugé le projet hollandais «Mars One», d'envoyer des humains sur Mars en 2023 sans possibilité de retour, comme une «bonne opération de relations publiques et pour lever des fonds mais sans vraiment de base technique».