La société privée américaine SpaceX a annoncé vendredi avoir réglé le hic technique qui s'était produit peu après l'arrivée de sa capsule Dragon sur orbite en route pour la Station spatiale internationale (ISS).

«Les quatre moteurs orbitaux fonctionnent désormais parfaitement et nous nous préparons à élever l'orbite de la capsule», a écrit sur Twitter Elon Musk, le patron de SpaceX ajoutant: «Tous les systèmes sont au vert».

Peu avant, lors d'une conférence de presse, il s'était dit «optimiste» quant à la capacité de ses ingénieurs de régler ce problème constaté 10 minutes après le lancement parfaitement réussi de Dragon par la fusée Falcon 9 depuis la base de Cap Canaveral en Floride (sud-est).

Cependant, ce contretemps dû apparemment au dysfonctionnement d'une valve affectant la pression dans les réservoirs des moteurs va retarder l'amarrage de la capsule à l'ISS d'au moins 24 heures, a indiqué Michael Suffredini, le responsable du programme de la Station. L'arrivée de Dragon était initialement prévue samedi à 6h30.

Il a expliqué qu'il fallait s'assurer avant un amarrage que Dragon était parfaitement manoeuvrable et ne posait pas de risque pour la Station.

Pour cela, SpaceX et la Nasa doivent analyser les données de cet incident pour confirmer l'origine du problème et tester les systèmes quand le vaisseau sera en approche de l'ISS, a expliqué William Gerstenmaier, responsable de l'exploration spatiale habitée à la Nasa.

Il s'agit du troisième vol de Dragon vers l'avant poste orbital et de la seconde mission d'approvisionnement dans le cadre d'un contrat avec l'agence spatiale américaine.

Dragon, seul vaisseau actuellement capable de rapporter du fret sur Terre, transporte 544 kilos de fournitures, dont des équipements destinés à 160 expériences scientifiques.

Retour prévu le 25 mars

Ces expériences seront menées par les six membres de l'équipage actuel de l'ISS, qui compte deux Américains, trois Russes et un Canadien.

La capsule, dont le retour est prévu le 25 mars avec un amerrissage parachuté dans le Pacifique au large de la Californie (ouest), rapportera un peu plus d'une tonne de matériel, dont des résultats de recherche médicale ainsi que des équipements utilisés sur la Station.

Si l'amarrage de Dragon à l'ISS est confirmé, il s'effectuera comme les fois précédentes à l'aide d'un bras robotisé, contrôlé par deux des six astronautes à bord de l'avant-poste orbital.

Elon Musk avait expliqué durant la conférence de presse qu'en cas d'impossibilité d'amarrage à la Station, Dragon serait ramené sur terre avec sa cargaison.

L'agence spatiale américaine a parié sur SpaceX et d'autres sociétés privées pour prendre la relève du programme des navettes spatiales, dont la dernière a volé en juillet 2011, afin de ravitailler à moindre coût l'ISS et y transporter également des astronautes vers 2015.

Selon un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la Nasa, SpaceX effectuera au total douze missions de fret à l'ISS.

La Nasa a également conclu un contrat de ravitaillement de la Station, de 1,9 milliard, avec Orbital Sciences Corporation, qui effectuera son premier vol d'essai en mars à partir de la nouvelle base spatiale sur la côte de Virginie (est) avec sa fusée Antares.

SpaceX, Boeing et Sierra Nevada ont également été retenus par la Nasa pour développer un vaisseau privé de transport de personnes vers l'ISS et d'autres destinations orbitales.

Pour l'heure, les États-Unis dépendent des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, à 63 millions de dollars le siège.

Pour le fret, ils sont encore dépendants des vaisseaux automatiques européens ATV, japonais HTV et russe Progress. Mais ces derniers sont détruits après leur mission en retombant dans l'atmosphère.