La société privée américaine SpaceX a lancé avec succès vendredi sa capsule Dragon vers la Station spatiale internationale (ISS), pour la deuxième d'une série de douze missions d'approvisionnement vers l'avant-poste orbital pour le compte de la NASA.

La fusée Falcon 9 transportant Dragon s'est arrachée de son pas de tir de Cap Canaveral en Floride, dans le sud-est des États-Unis, à 10H10, dans un ciel clair parsemé de nuages blancs et au terme d'un compte à rebours sans problème.

Comme prévu, dix minutes après le lancement, Dragon s'est séparée du deuxième étage du lanceur et a atteint l'orbite terrestre.

Une minute après, le vaisseau spatial a déployé ses deux antennes solaires avant d'entamer une course poursuite de l'ISS, qui se trouve à 350 kilomètres d'altitude, et qu'il devrait rejoindre samedi matin vers 06h30.

Bien qu'il ne s'agisse que de la troisième mission de SpaceX vers l'ISS --et la deuxième d'approvisonnement--, ce vol est déjà devenu une routine, avait jugé jeudi le responsable de l'avant-poste orbital, Mike Suffredini.

«Ce n'est pas une mission particulièrement difficile», avait-il dit lors d'une conférence de presse, ajoutant: «Ce vaisseau spatial unique est devenu une partie intégrante de la manière dont nous faisons fonctionner l'ISS et l'utilisons».

Pour ce deuxième vol d'approvisionnement, Dragon, seul vaisseau actuellement capable de ramener du fret sur Terre, transportera 544 kilos de fournitures, dont des équipements destinés à 160 expériences scientifiques.

Retour prévu le 25 mars

Ces expériences seront menées par les six membres de l'équipage actuel de l'ISS, qui compte deux Américains, trois Russes et un Canadien.

La capsule, dont le retour est prévu le 25 mars avec un amerrissage parachuté dans le Pacifique au large de la Californie, ramènera un peu plus d'une tonne de matériel, dont des résultats de recherche médicale ainsi que des équipements usagés de la Station.

Dragon doit arriver à l'ISS samedi 2 mars, et son amarrage s'effectuera comme les fois précédentes à l'aide du bras robotisé de la Station, contrôlé par deux des six astronautes à bord de l'avant-poste orbital.

L'agence spatiale américaine a parié sur SpaceX et d'autres sociétés privées pour prendre la relève du programme des navettes spatiales, dont la dernière a volé en juillet 2011, afin de ravitailler à moindre coût l'ISS et y transporter également des astronautes vers 2015.

Selon un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la NASA, SpaceX effectuera au total douze missions de fret à l'ISS.

La NASA a également conclu un contrat de ravitaillement de la Station, de 1,9 milliard, avec Orbital Sciences Corporation, qui effectuera son premier vol d'essai en mars à partir de la nouvelle base spatiale sur la côte de Virginie avec sa fusée Antares.

SpaceX, Boeing et Sierra Nevada ont également été retenus par la Nasa pour développer un vaisseau privé de transport de personnes vers l'ISS et d'autres destinations orbitales.

Pour l'heure, les États-Unis dépendent des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, à 63 millions de dollars le siège.

Pour le fret, ils sont encore dépendants des vaisseaux automatiques européens ATV, japonais HTV et russe Progress. Mais ces derniers sont détruits après leur mission en retombant dans l'atmosphère.