La société américaine SpaceX a lancé avec succès dimanche soir, pour la seconde fois, sa capsule Dragon vers la Station spatiale internationale (ISS) qui marque la première de douze missions d'approvisionnement vers l'avant-poste orbital pour le compte de la Nasa.

Le lanceur s'est arraché de son pas de tir de Cap Canaveral à 20H35 locales dans une nuit noire au terme d'un compte à rebours sans problème avec une météo quasi parfaite.

Dix minutes après le lancement, Dragon s'est séparée du deuxième étage du lanceur et a atteint l'orbite terrestre.

Une minute après, le vaisseau spatial a déployé ses deux antennes solaires avant d'entamer une course poursuite de l'ISS qui se trouve à 350 km d'altitude et qu'elle devrait rejoindre mercredi vers 11H30 GMT.

L'amarrage s'effectuera à l'aide du bras robotisé de l'ISS contrôlé par deux des six astronautes à bord de la Station.

Dragon doit revenir sur terre le 28 octobre avec un amerrissage parachuté dans le Pacifique au large des côtes du sud de la Californie.

Il s'agira de la deuxième visite de Dragon à l'ISS après le premier vol de démonstration parfaitement réussi en mai qui avait marqué le premier amarrage d'un vaisseau privé à l'avant-poste orbital et ouvert une nouvelle ère dans le transport spatial sur orbite.

«Nous avons encore beaucoup à faire alors que nous guidons l'approche de Dragon vers la Station spatiale internationale, mais ce lancement a été un parfait succès», s'est félicité dans un communiqué Elon Musk, le patron et fondateur de SpaceX.

Dragon achemine pour cette première mission d'approvisionnement environ 454 kilos d'équipements dont des matériaux essentiels à des expériences scientifiques que doivent mener les six membres de l'équipage actuel de l'ISS, l'Expedition 33, qui comptent deux Américains, dont une femme, un Japonais et trois Russes.

Dragon livre également de la nourriture dont, fait rare, de la crème glacée, ainsi que des vêtements et d'autres fournitures.

Dragon, seul vaisseau actuellement capable de ramener du fret sur terre, transportera pour le retour 562 kilos, dont 333 kilos de matériels scientifiques et 229 kilos d'équipements usagers de la Station.

La Nasa compte sur le succès de SpaceX et d'autres sociétés privées pour prendre la relève de la navette spatiale, dont la dernière a volé en juillet 2011, afin de ravitailler à moindre coût l'ISS et y transporter également des astronautes vers 2015.

Selon un contrat de 1,6 milliard de dollars conclu avec la Nasa, SpaceX doit effectuer douze missions de fret à l'ISS en quatre ans pour acheminer au moins 20 tonnes au total.

«Aux termes du contrat avec la Nasa pour devons acheminer au moins 20 tonnes à l'ISS au total» vers l'ISS et depuis la Station vers la Terre, a dit samedi soir lors d'une conférence de presse Gwynne Shotwell, directrice générale de SpaceX.

«Mais vu la manière dont les choses se déroulent nous pensons que nous pourrons transporter quelque 60 tonnes», a-t-elle estimé.

La Nasa a également conclu un contrat de ravitaillement de la Station de 1,9 milliard avec Orbital Sciences Corporation qui effectuera son premier vol d'essai dans les prochains mois à partir de la nouvelle base spatiale sur la côte de Virginie.

SpaceX, Boeing et Sierra Nevada ont également été récemment sélectionnés par la Nasa pour développer un vaisseau privé de transport de personnes vers l'ISS et d'autres destinations orbitales.

Pour l'heure, les États-Unis dépendent des Soyouz russes pour acheminer leurs astronautes à l'ISS, à 63 millions de dollars le siège.

Pour le fret, ils sont dépendants des vaisseaux automatiques européen ATV et japonais HTV. Mais ces derniers peuvent seulement acheminer du fret à l'ISS. Après leur mission ils sont détruits en retombant dans l'atmosphère.