Découvert par hasard fin février par des astronomes amateurs après être passé au voisinage de la Terre, un astéroïde d'une cinquantaine de mètres de diamètre va revenir la frôler l'an prochain, indique l'Agence spatiale européenne (ESA), écartant tout risque d'impact.

Malgré les réseaux existant pour surveiller les quelque 8500 corps célestes croisant l'orbite de la Terre («géocroiseurs»), ce petit amas de roche, de métaux et de glace aurait très bien pu passer inaperçu.

Étant donné sa trajectoire, sa vitesse plutôt élevée et son orbite, «c'était une cible insaisissable, et elle aurait pu ne pas être détectée», estime Jaime Nomen, l'un des astronomes qui a découvert la présence de cet astéroïde depuis l'observatoire de La Sagra, dans le sud de l'Espagne.

Baptisé 2012 DA14, cet astéroïde n'a été identifié qu'après avoir dépassé notre planète, alors qu'il se trouvait à une distance d'environ sept fois de la Terre à la Lune (soit au total plus de 2,5 millions de km).

Selon les calculs de l'ESA et de la Nasa, l'astéroïde possède une orbite très similaire à celle de la Terre, avec une période de 366,24 jours, seulement un jour de plus que notre planète.

2012 DA14 devrait nous rendre une nouvelle visite l'an prochain, le 15 février 2013. Il passera à 24 000 km de notre planète, plus près que de nombreux satellites géostationnaires (35 800 km) mais pas suffisamment pour provoquer une collision potentiellement dévastatrice.

«Il s'agit d'une distance de sécurité, mais c'est suffisamment près pour permettre de voir l'astéroïde avec des jumelles classiques», estime Detlef Koschny, chargé du suivi des «objets proches» de la Terre au sein de l'ESA.

Les astronomes profiteront du passage de 2012 DA14 pour l'étudier plus en détail et notamment évaluer l'influence de la gravitation de la Terre et du Soleil sur sa trajectoire.

«Nous accorderons une attention toute particulière à l'orbite qu'adoptera l'astéroïde après son prochain passage pour calculer le risque d'impact futur», souligne M. Koschny.

Selon les premières observations de la Nasa, cet astéroïde ne présente toutefois aucun risque de collision avec notre planète pour les trente ans à venir.

Avec un poids estimé à 120 000 tonnes et une vitesse de plusieurs kilomètres par seconde à son entrée dans l'atmosphère, 2012 DA14 pourrait rayer de la carte n'importe quelle grande agglomération sur Terre s'il tombait dessus.

Un objet d'une taille équivalente à cet astéroïde était tombé en Sibérie en 1908 près de la rivière Toungouska. Chauffé à blanc par la friction de l'atmosphère, il s'était abattu dans la taïga avec la puissance d'un millier de bombes atomiques, rasant 80 millions d'arbres sur une surface de plus de 2000 km2.

Pour éviter une telle catastrophe, l'Agence spatiale européenne «est en train de développer un réseau de télescopes optiques automatiques capables de détecter des astéroïdes comme celui-ci, dans le but de pouvoir les repérer au moins trois semaines avant leur approche au plus près de la Terre», explique Detlef Koschny.