Alors que les dirigeants des principales agences spatiales du monde se réunissent, à Québec, pour discuter de l'avenir de la Station spatiale internationale (SSI), le Canada s'est finalement engagé, mercredi, à y maintenir son implication au-delà de 2015.

Le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, en a fait l'annonce mercredi lors d'une allocution pendant la rencontre réunissant les cinq partenaires internationaux de la SSI.

Les directeurs des agences spatiales discuteront ce jeudi de coopération dans l'exploration spatiale, de la maintenance de la SSI et de ses possibles retombées pour l'humanité.

Le président de l'Agence spatiale canadienne (ASC), Steve MacLean, a indiqué mercredi que les détails de cet engagement renouvelé n'avaient pas encore été négociés. Mais selon lui, cette promesse pourrait signifier qu'un autre astronaute canadien se rendra dans l'espace d'ici 2020.

Certains acteurs de l'industrie s'inquiétaient que le Canada, contrairement à ses partenaires, ne se soit pas encore engagé pour la période allant jusqu'à 2020, date à laquelle se terminera la durée de vie prévue de la SSI. Ils avaient été laissés dans l'incertitude jusqu'à l'annonce du ministre Paradis, mercredi.

Puisque plusieurs projets de l'industrie spatiale canadienne sont soutenus financièrement grâce au budget annuel de l'ASC, de l'ordre de 424,6 millions $, les décisions à venir au sein de l'agence sont d'une importance capitale pour ces entreprises. À l'instar d'autres agences fédérales, l'ASC se prépare toutefois à subir d'importantes compressions budgétaires cette année. Le gouvernement conservateur avait demandé à tous les ministères de soumettre des plans pour sabrer cinq ou dix pour cent de leurs dépenses.

Le temps qu'a mis le Canada à faire connaître sa décision avait suscité une vague d'incertitudes.

«Les Européens, les Japonais, les Américains: tous ceux qui sont aussi présents à la station spatiale avaient indiqué qu'ils renouvelaient leur engagement, mais pas le Canada», a mentionné le président de l'entreprise Neptec Design Group, Iain Christie, ajoutant que d'autres pays auraient été plus qu'heureux de prendre la place du Canada à la SSI.

Neptec, établie à Ottawa, a fabriqué un système de caméras au laser utilisé pour inspecter les dommages subis sur la surface extérieure des navettes spatiales américaines en fin de parcours.

Les États membres de l'Agence spatiale européenne se sont entendus l'an dernier pour apporter, jusqu'en 2020, un soutien continu et une aide financière à la station spatiale.

Il est déjà prévu que l'astronaute canadien Chris Hadfield se rendra à la SSI pour un séjour de six mois à la fin de l'année, mais on ignore pour l'instant si un autre Canadien visitera l'espace d'ici la fin de la décennie.