Le satellite américain de 6,3 tonnes, abandonné dans l'espace depuis 2005, est entré dans l'atmosphère la nuit dernière, au-dessus du Pacifique. Où sont tombés les débris? Samedi après-midi, la NASA n'était toujours pas en mesure de le dire.

L'heure exacte de l'entrée du satellite dans l'atmosphère de même que l'endroit où les débris sont tombés demeurent inconnus. Selon des projections faites par la NASA vendredi soir, le satellite nommé Upper Atmosphere Research Satellite (UARS) aurait plongé dans l'atmosphère à 04H16 GMT (00h16 heure de Montréal) samedi, a précisé l'expert en débris orbitaux de la NASA, Nick Johnson, lors d'une conférence de presse téléphonique tenue cet après-midi.

M. Johnson a expliqué que cette heure correspond à une zone géographique allant de 31 degrés Nord à 219 degrés Est. Il est donc probable que le satellite, de la taille d'un petit bus, se soit désintégré en plein océan Pacifique, au large de la côte ouest américaine. Mais, il s'agit d'une projection et il se peut «qu'on ne sache jamais où ce satellite» est retombé, a admis le scientifique. Selon la NASA, sa trajectoire finale se situait en grande partie au-dessus des océans avec de brefs survols du Canada et de l'ouest de l'Afrique.

Des commentaires publiés sur Twitter et la publication d'une vidéo sur YouTube ont alimenté la rumeur voulant que des débris aient terminé leur chute en Alberta, dans la petite municipalité d'Okotoks, au sud de Calgary. Les autorités policières de l'endroit ont toutefois indiqué qu'aucune chute de débris spatiaux n'avait été rapportée. «Si cette vidéo est réelle, je vous paie une tasse de café», a lancé le sergent Patrick Webb de la Gendarmerie royale du Canada à propos de la vidéo diffusée sur YouTube.

Photo: NASA

Un plan de la trajectoire du satellite à la suite de son entrée dans l'atmosphère.

En conférence téléphonique, Nick Jonhson a dit que la NASA n'avait reçu aucun témoignage crédible indiquant que des débris auraient touché le sol, ce qui appuie l'hypothèse voulant qu'ils soient tombés dans la mer. L'organisation ne rapporte non plus aucune blessure ou dommage matériel causés par les débris.

La NASA estime que 26 morceaux de satellite, totalisant 1200 livres, ont pu survivre à l'entrée dans l'atmosphère et s'éparpiller sur une distance d'environ 750 km. Samedi, l'agence ignorait le nombre de débris provenant de l'UARS qui aurait pu atteindre le sol.

Lors de l'annonce de la chute de ce satellite il y a trois semaines, la NASA avait jugé extrêmement faible le risque qu'un débris blesse quelqu'un ou provoque des dégâts matériels au sol. Il y avait une chance sur 3200 qu'une personne soit touchée par un de ces débris spatiaux, ce qui, sur une planète peuplée de sept milliards d'habitants et dont 90% de la surface est inhabitée, revient à une probabilité de 0,03%.

L'UARS est le plus gros satellite de la NASA à plonger dans l'atmosphère depuis 1979. En vertu d'une convention internationale conclue en 1972, les États-Unis sont tenus de verser des compensations aux victimes en cas de blessure ou de dommage causé par la chute d'un débris de satellite.

- Avec l'Agence France-Presse et La Presse Canadienne