La forme de la Voie Lactée, galaxie spirale abritant quelque 200 milliards d'étoiles dont le Soleil, pourrait résulter de collisions avec une galaxie naine, selon une étude publiée jeudi dans la revue scientifique britannique Nature.



Les bras spiraux de la Voie Lactée se seraient formés à la suite de  deux impacts de la petite galaxie du Sagittaire survenus au cours des deux derniers milliards d'années, selon les simulations réalisées par des chercheurs de l'Université de Californie sous la direction de Chris Purcell.

Une nouvelle collision est prévue d'ici quelque 10 millions d'années.

Lorsque deux galaxies entrent en collision, la force de l'impact leur arrache à toutes deux des étoiles qui forment de longues traînées. Elles auraient été progressivement étirées au moment de la rotation de la Voie Lactée, jusqu'à former ses bras actuels et la barre en son centre.

Le Soleil est situé sur l'un des bras spiraux, à environ 27 000 années-lumière (1 AL 9460 milliards de km) du centre de la Voie Lactée.

La galaxie naine du Sagittaire (SagDEG) est difficile à observer parce qu'elle se trouve près du plan du disque de la Voie Lactée, du côté diamétralement opposé à celui occupé par le Soleil par rapport au centre de notre galaxie.

D'ici quelque 10 millions d'années, SagDEG, reconnue comme une galaxie en 1994 seulement, devrait à nouveau traverser le disque de la Voie Lactée. Mais les deux collisions précédentes l'ont déjà fortement amaigrie.

Le fort impact de cette galaxie naine sur la nôtre était surtout dû à la masse de «matière noire», invisible et de nature inconnue, que contenait SagDEG, expliquent les auteurs de l'étude.

«Lorsque toute la matière noire est entrée pour la première fois en contact avec la Voie Lactée, 80% à 90% de cette matière noire a été arrachée», précise Chris Purcell dans un communiqué. «Le premier impact a créé des instabilités qui ont été amplifiées et qui ont rapidement formé les bras spiraux», ajoute-t-il.

Les forces de gravitation à l'oeuvre au sein des galaxies et l'accélération de leur vitesse de fuite, liée à l'expansion de l'univers, laissent supposer l'existence d'une matière noire exotique et d'une hypothétique énergie sombre, de nature inconnue, formant jusqu'à 96% du contenu de l'univers.

La matière connue - celle des étoiles, des planètes, Terre et règne du vivant compris- n'en représenterait que 4%, selon des modèles cosmologiques développés au cours des dernières décennies.