Atlantis a quitté tôt mardi la Station spatiale internationale (ISS), la dernière fois qu'une navette américaine se désamarre de l'avant-poste orbital, pour entamer son retour sur la Terre jeudi et refermer à jamais l'ère de l'orbiteur débutée il y a 30 ans.



Le désamarrage a eu lieu comme prévu à 02h28 heure de Montréal quelque 350 km à la verticale du Pacifique à l'est de la Nouvelle-Zélande, a précisé le commentateur de la télévision de la Nasa.

Quelques minutes après une cloche a retenti à bord de l'ISS pour saluer le départ d'Atlantis selon une tradition empruntée à la Marine.

«Atlantis quitte l'ISS pour la dernière fois», a alors dit Ronald Garan, l'un des deux astronautes américains, membre de l'équipage permanent actuel de la Station.

«Merci d'avoir bouclé la 37e mission de construction de l'ISS, cet extraordinaire laboratoire orbital», a-t-il ajouté avant de souhaiter «bon vent» aux astronautes de la navette.

Le remerciant, Chris Ferguson, le commandant d'Atlantis, a souligné que l'«ISS, née à la fin de la guerre froide, permet à nombre de nations de parler d'une seule voix dans l'espace».

«Nous n'oublierons jamais le rôle joué par la navette spatiale pour sa création et anticipons de grandes choses des hommes et femmes qui l'ont construite, y vivent et la font fonctionner», a ajouté l'astronaute.

«Nous pouvons voir qu'une grande chose a été accomplie: adieu ISS rend nous fiers», a-t-il conclu.

Les quatre astronautes d'Atlantis avaient fait leurs adieux lundi à leurs six collègues de l'ISS avant le verrouillage du sas qui séparait les deux vaisseaux amarrés depuis le 10 juillet échangeant poignées de mains et accolades chaleureuses.

«Nous refermons ce sas et aussi un chapitre de l'histoire de notre nation», avait alors dit Ronald Garan.

«A l'avenir, lorsqu'un autre vaisseau américain s'amarrera à cet endroit de la Station avec un nouvel équipage et que ce sas sera ouvert, nous débuterons une nouvelle ère et lèverons les couleurs américaines pour cet évènement», avait-il ajouté.

«Quand ce drapeau sera un jour ramené sur Terre par des astronautes venus à bord d'un vaisseau américain, ce ne sera pas la fin de son périple car il est destiné à quitter l'orbite basse de la Terre, peut-être vers une destination lunaire ou Mars», avait dit Chris Ferguson.

L'équipage d'Atlantis a apporté ce drapeau qui se trouvait à bord du premier vol dans l'espace d'une navette, celui de Columbia, le 12 avril 1981.

Ce drapeau a été attaché à la porte du sas de la Station où était amarrée Atlantis et y restera jusqu'à la prochaine visite d'un vaisseau américain, probablement construit par le secteur privé en partenariat avec la Nasa. Mais il ne sera probablement pas prêt à voler avant 2015.

En attendant les astronautes américains dépendront des Soyouz russes pour accéder à l'ISS.

Atlantis achève une mission de près de huit jours à l'ISS durant laquelle elle a livré 4,2 tonnes de marchandises et de pièces de rechange dont 1,2 tonne de denrées alimentaires permettant à l'ISS et à son équipage permanent de tenir un an.

Elle ramène dans sa soute 2,57 tonnes de déchets et matériels usagés qui se trouvaient dans la Station.

La navette et son équipage de quatre astronautes dont une femme, doit se poser au Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral en Floride jeudi à 05h58 du matin avant le lever du soleil, si les conditions météorologiques le permettent, bouclant un périple de treize jours dans l'espace.

Une heure environ après s'être séparée de l'ISS, Atlantis a commencé à effectuer un survol d'une vingtaine de minutes autour de la Station à environ 200 mètres pour la filmer et en prendre des photos.

Ensuite vers 04h30, Atlantis s'éloignera définitivement de l'avant-poste orbital.

Mais avant cela, mardi à partir de 06h34, l'équipage procédera à une inspection des protections thermiques du bord d'attaque des ailes et du nez de l'orbiteur pour détecter d'éventuels dommages causés par l'impact de micrométéorites ou de débris orbitaux.

Pour ce faire, ils utiliseront une caméra à haute définition et un laser attachés à l'extrémité d'une rallonge du bras robotisé de la navette, manoeuvré de l'intérieur.

Les images seront transmises au Centre de contrôle de la mission à Houston (Texas), où elles seront analysées et qui donnera le feu vert pour un retour sur Terre si aucun dégât sérieux n'est détecté.