La navette Atlantis, dont le lancement est prévu demain en fin de matinée, emportera en orbite une expérience cruciale pour l'avenir du bras canadien. Le ravitaillement robotisé en orbite d'un satellite sera testé durant la prochaine année, une tâche dont pourrait s'acquitter la prochaine génération du «manipulateur» de l'Agence spatiale canadienne.

«Il y a de plus en plus d'intérêt dans le monde pour la robotique spatiale», explique Mathieu Caron, gestionnaire d'exploitation de mission à l'Agence spatiale canadienne, joint au cap Canaveral en Floride. «Le Canada a un avantage sur le plan des manipulateurs. Nous avons 30 ans d'expérience avec les bras de la navette et de la Station spatiale. Nous voulons être prêts quand une mission robotisée de la Nasa ira ravitailler un satellite en orbite.»

Le module transporté par Atlantis a été préparé par la NASA. De la taille d'une machine à laver, il comporte des valves et des filins comme un satellite. Le bras canadien Dextre de la Station tentera de déboucher une valve et de la brancher sur un tuyau, et de couper des fils, entre autres tests. Dans la prochaine année, six semaines de tests, d'une difficulté croissante, sont prévues.

«Dextre est conçu pour manipuler des objets conçus pour être manipulés par des robots, dit M. Caron. Il faut voir comment on pourra l'adapter pour des situations où une manipulation robotique n'a pas été prévue. Nous sommes déjà en train de travailler à la troisième génération du bras canadien.»

Comme l'Agence spatiale aura un délai d'au moins quelques mois pour mettre au point une version du bras canadien pour une mission robotisée de ravitaillement de satellite, la troisième génération du manipulateur unifolié ne sera pas en service avant la fin de 2012, au plus tôt. L'importance du ravitaillement robotisé est accrue par la fin de la carrière de la navette. C'est dans sa soute qu'ont été réparés, par des astronautes, les satellites qui ont bénéficié des services de ces mécanos de luxe. Le téléscope Hubble, par exemple, a reçu cinq visites de la navette pour corriger des problèmes.

Un front tropical en provenance des Caraïbes menace le lancement de la navette demain, a annoncé la NASA. Il n'y a qu'une chance sur trois qu'il ait lieu. « Il y a 80% de risques que le remplissage du réservoir central soit affecté et 70% de risques que le lancement n'ait pas lieu vendredi «, a expliqué Kathy Winters, météorologue en chef du programme de la navette, en conférence de presse hier aprèsmidi en Floride. Les chances de lancement augmentent à 40% samedi et à 60% dimanche.