Discovery, plus ancien et plus vénéré des trois orbiteurs américains, vivait mardi sa dernière journée complète dans l'espace et se préparait avec son équipage de six astronautes à un retour sur la Terre mercredi pour clore à jamais sa longue carrière orbitale.

Discovery s'est désamarrée de la Station spatiale internationale (ISS) tôt lundi, mettant un point final à une mission de huit jours parfaitement réussie marquée surtout par la livraison du module de fret multifonctionnel Leonardo et du premier robot humanoïde à voler dans l'espace, Robonaut 2 ou R2.

Leornardo, définitivement attaché à l'avant-poste orbital, offre un volume supplémentaire de stockage pressurisé.

«Cela a été l'une des meilleures missions de Discovery et aussi l'une de celles ayant connu le moins de difficultés», s'est félicité LeRoy Cain, l'un des principaux responsables du programme, lors d'une conférence de presse à Houston, où se trouve le centre de contrôle de la NASA.

Pour marquer le début de cette dernière journée dans l'espace, l'équipage a été réveillé par la performance en direct du chanteur et guitariste Todd Park Mohr et de trois autres membres du groupe de rock Big Head Todd and the Monsters qui ont joué Blue Sky.

C'est la première fois qu'un équipage de navette spatiale est réveillé par des musiciens jouant en direct spécialement à cet effet. Les réveils sont toujours musicaux mais avec des enregistrements.

La chanson Blue Sky avait été écrite par Big Head Todd and the Monsters en l'honneur de la reprise des vols des navettes en 2005 après l'accident de Columbia le 1er février 2003, causant la mort de sept astronautes. Discovery a été le premier orbiteur à voler après la catastrophe.

L'équipage de Discovery avait déjà été surpris lundi matin par la voix de William Shatner, l'acteur qui a incarné le capitaine James Kirk dans la série télévisée Star Trek.

Durant leur dernière journée sur orbite, les astronautes ont activé l'un des trois groupes auxiliaires d'énergie qui permet d'alimenter les différents systèmes de bord.

Ils ont ensuite vérifié les volets de contrôle de vol en vue du retour sur la Terre.

L'équipage avait aussi testé les petits moteurs orbitaux qui permettent de freiner la navette pour qu'elle décroche de l'orbite terrestre et entame son plongeon dans l'atmosphère.

La NASA dispose de deux fenêtres pour un retour en Floride mercredi: la première prévoit un atterrissage sur la piste du Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral à 11h57 et la seconde à 13h44. Le décrochage de l'orbite a lieu une heure avant l'atterrissage.

Les prévisions météorologiques sont favorables mercredi, a indiqué une porte-parole du Centre spatial Kennedy, Candrea Thomas.

Si Discovery ne pouvait pas se poser mercredi et clore ainsi une mission de 13 jours, la Nasa actionnerait pour jeudi deux fenêtres pour un retour au Centre Kennedy et deux autres pour un atterrissage sur la base aérienne d'Edwards, dans le désert de Mojave en Californie.

Pour jeudi, la météo paraît moins favorable en Floride, a dit cette porte-parole à l'AFP.

Discovery devra impérativement se poser vendredi au plus tard car elle aura alors presque épuisé ses piles à combustible. Pour vendredi, quatre fenêtres sont également prévues, deux en Floride et deux en Californie.

La NASA cherche à éviter de faire atterrir la navette en Californie car il faut ensuite la ramener en Floride sur le dos d'un Boeing 747 pour un coût de près de deux millions de dollars.

Il reste encore deux lancements de navettes. Le prochain est celui d'Endeavour le 19 avril et le dernier, qui paraît se confirmer, celui d'Atlantis le 28 juin.