La sonde japonaise Akatsuki a échoué à entrer dans l'orbite de Vénus, mais un nouvel essai sera tenté d'ici à six ans, a annoncé mercredi l'Agence d'exploration spatiale japonaise (Jaxa).



«Nous avons tenté de manoeuvrer pour placer la sonde en orbite, mais nous avons conclu que nous ne pouvions y parvenir», a déploré l'agence dans un communiqué.

La Jaxa prévoit de former une commission afin d'enquêter sur les causes de cet échec qui ternit les ambitions spatiales nippones, après une série de succès.

La Jaxa a reconnu qu'Akatsuki avait «manqué le rendez-vous» avec Vénus et qu'il était désormais illusoire de lui faire rejoindre l'orbite désirée à court terme.

«C'est très regrettable», a réagi le porte-parole du gouvernement, Yoshito Sengoku, lors d'un point de presse régulier.

Le centre de gestion, situé à Sagamihara, près de Tokyo, garde néanmoins le contrôle de la sonde et peut réguler sa vitesse, a affirmé un porte-parole de la Jaxa, Hitoshi Soeno. «Elle approchera de nouveau de Vénus dans environ six ans, ce qui offrira une autre occasion».

Les équipes techniques vont minimiser la consommation d'énergie afin de prolonger la durée des équipements embarqués. Le chef de projet, Masato Nakamura, pense retenter l'injection en orbite vénusienne lorsque la sonde se situera à une position adéquate, entre décembre 2016 et janvier 2017.

Lancée fin mai par la fusée nippone H-2A, Akatsuki (Aube en japonais) avait effectué sans encombre le parcours jusqu'à la «planète ardente», souvent décrite comme «la soeur jumelle» de la Terre en raison de sa taille et de sa masse notamment.

À l'approche de Vénus, les moteurs d'Akatsuki étaient passés en mode inverse pour ralentir l'engin et pénétrer dans le champ gravitationnel de la planète.

La Jaxa cherchait depuis mardi à confirmer l'entrée de la sonde dans l'orbite de Vénus, mais des difficultés avec le système de communication l'en ont empêchée durant plusieurs heures.

Après que le contact a été correctement rétabli, dans la nuit, l'agence a constaté que la sonde était certes en bon état, mais pas là où elle devait être.

Selon les premières informations, la période de navigation en mode de ralentissement a été inférieure à celle programmée: elle n'aurait duré que 2 ou 3 minutes contre 12 prévues.

«C'est une des causes probables, mais nous devons effectuer des analyses plus poussées», a souligné le porte-parole.

La mission Akatsuki (ou Venus Climate Orbiter PLANET-C), préparée depuis 2001, devait compléter les observations de Venus Express, le satellite envoyé fin 2005 par l'Agence spatiale européenne et arrivé à destination au printemps 2006.

Le Japon avait déjà tenté en 1998 de placer une sonde, Nozomi (Espoir), à proximité de Mars, mais des ennuis techniques avaient mis fin à la mission avant son arrivée à destination.

«Inévitablement, l'échec d'Atasuki aura des conséquences sur un autre projet en cours de préparation pour envoyer une sonde vers Mercure en 2014», a regretté le journal économique Nikkei.

Ce revers intervient juste après un succès inespéré d'une précédente expédition, Hayabusa, une sonde qui a réussi à se poser brièvement sur un petit astéroïde, Itokawa, et à en rapporter des poussières après une odyssée de sept ans et quelque 6 milliards de kilomètres, scandée par une impressionnante série de problèmes miraculeusement résolus.