L'ultime lancement de la navette spatiale américaine Discovery avant son atterrissage au musée se fait attendre avec quatre reports en moins d'une semaine dus à une série de couacs techniques puis à une météo exécrable.

Le décollage est désormais fixé au plus tôt vendredi à 19h04 et les prévisions météorologiques sont encourageantes avec 60% de probabilités de conditions favorables.

Initialement programmé pour lundi, le lancement a tout d'abord été retardé pour réparer avec succès deux fuites mineures dans la pressurisation d'un système de navigation orbitale de la navette.

Mardi, lors d'un contrôle de routine les ingénieurs avaient détecté deux petites anomalies électriques dans un système de contrôle électronique d'un des trois moteurs cryogéniques de Discovery, repoussant encore de 24 heures le tir.

Après un examen approfondi des données, les responsables de la mission ont conclu mercredi soir qu'il s'agissait seulement d'impuretés dans un coupe-circuit, un problème mineur aisément résolu et ne présentant pas de risque potentiel. Mike Moses, qui chapeaute les responsables de la mission a déclaré mercredi soir Discovery techniquement prête à voler.

Alors que la météo était très favorable depuis lundi, elle s'est fortement détériorée dans la nuit de mercredi à jeudi avec l'arrivée d'un front froid qui a apporté des pluies battantes et un plafond nuageux bas.

«C'est un manque de chance», a lancé Allard Beutel, porte parole du Centre Spatial Kennedy. «Fait inhabituel ici il n'a pas plu pendant plusieurs semaines», a-t-il souligné.

«Discovery ne tire pas sa révérence facilement, elle nous donne un peu de fil à retordre mais ce n'est pas grave, elle volera parfaitement quand on la lancera», a ironisé Mike Leinbach, le directeur du lancement lors d'une conférence de presse mardi soir.

Si le lancement devait encore être repoussé, les prévisions météorologiques seront moins bonnes samedi avec 40% seulement de conditions favorables. Pour dimanche, dernier jour normalement de la fenêtre de tir en novembre, le temps doit notablement s'améliorer avec 70% de probabilités d'une météo permettant un tir, a indiqué un porte parole de la Nasa, Michael Curie.

Le vol de Discovery vers la Station Spatiale Internationale (ISS) avec six astronautes américains à bord, dont une femme, pour une mission de onze jours sera le 39e et dernier pour cet orbiteur, le plus ancien de la flotte qui en compte trois. Les deux autres navettes sont Atlantis et Endeavour. Deux ont été détruites dans des accidents, Challenger en janvier 1986 et Columbia en février 2003.

Un autre lancement de navette vers l'ISS, celui d'Endeavour, est fixé au 27 février et est officiellement le dernier du programme des navettes dont la première a volé le 12 avril 1981.

Mais le budget 2011 de la Nasa adopté par le Congrès et signé par le président Barack Obama prévoit un vol supplémentaire de navette qui pourrait avoir lieu en juin 2011 si les fonds peuvent être débloqués.

Lors de sa dernière mission, Discovery livrera le module de fret multifonctionnel Leonardo, converti pour être attaché de façon permanente à la Station afin d'offrir un volume supplémentaire de stockage et mener des expériences scientifiques.

Discovery acheminera aussi dans sa soute le premier robot humanoïde à voler dans l'espace (R2) et qui deviendra un occupant permanent de l'avant-poste orbital où il aidera les astronautes dans leurs tâches quotidiennes.

L'ISS, un projet de 100 milliards de dollars auquel participent 16 pays, est en grande partie financé par les Etats-Unis.

L'avant-poste orbital a célébré mardi dix ans d'occupation permanente par des astronautes et devrait rester opérationnel au moins jusqu'à 2020.